Qu'est-ce que l'Indice Mondial de Sécurité Alimentaire ?
Lancé par l'entreprise DuPont et la Economic Intelligence Unit (EUI), le « Global Food Security Index » se présente comme un outil de mesure des différents niveaux de sécurité alimentaire d'un pays. Cet indice construit sur 34 indicateurs uniques a pour objectif d'aider les gouvernements à identifier les causes primaires de la faim pour répondre aux questions en lien avec la sécurité alimentaire.
Il permet entre autres d'analyser la sécurité alimentaire sur différentes dimensions établies au niveau international, comprenant l'accessibilité et la disponibilité alimentaire, ainsi que la qualité nutritionnelle et la sécurité.
Au-delà des facteurs ayant un impact sur l'insécurité alimentaire, le GFSI prend aussi en compte un facteur d'ajustement sur les ressources naturelles et la résilience.
Ces différents critères sont étudiés pour établir précisément le taux d'autosuffisance d'un pays, permettant au gouvernement de mettre en place des actions concrètes en fonction des champs d'amélioration relevés.
Comparatif des taux d'autosuffisance alimentaire par pays
Le pays préserve une capacité constante à répondre aux besoins alimentaires de sa population par rapport aux résultats de 2018.
Toutefois malgré un score global élevé, la France se place à la 16e position au classement du GFSI, derrière la Belgique, le Danemark et le Quatar. Parmi les pays dotés d'un taux élevé d'autosuffisance alimentaire, les premiers pays sont :
- Singapour (87,4%)
- l'Irlande (84%)
- les États-Unis (83,7%)
- la Suisse (83,1%)
- la Finlande (82,7%)
La France peut-elle améliorer son autosuffisance alimentaire ?
En France, l'autosuffisance alimentaire est un objectif annoncé dans de nombreuses communes. Dans la région PACA, la ville de Mouans-Sartoux développe par exemple des cultures sur un terrain de 6 hectares lui permettant notamment de couvrir 80 % des besoins en légumes bio destinés à sa restauration collective.
La commune d'Albi est également l'une des villes pionnières de l'autosuffisance alimentaire grâce à la mise en place d'actions visant à promouvoir la culture et la production des denrées alimentaires dans un rayon de 60 km de la ville.
Si la production agricole surpasse les besoins des habitants en France, ce taux d'autosuffisance alimentaire élevé dissimule pourtant certaines réalités sur le mode de production. Même si le pays est l'une des plus grandes nations d'agriculture au monde, une partie significative de la production française repose principalement sur les énergies fossiles importées des autres pays.
Qui plus est, une partie des denrées alimentaires consommées en France est également importée, et représente près de 21 % des besoins estime l'Insee en 2012.
Pour satisfaire les besoins alimentaires de chacun tout en limitant son impact écologique, il est important de prendre en compte les différents aspects de la consommation en passant par les méthodes de production et le transport des denrées.
Par exemple le blé est majoritairement cultivé dans le nord et le centre de la France, le maïs dans le sud, la Bretagne à fait le choix de l’élevage intensif de porcs….
En outre le mode de production agricole français est extrêmement dépendant des transports ;
Les questions en lien avec les émissions carbone de la production et du transport des denrées importées constituent un enjeu majeur pour la préservation de l'environnement.
Enfin en France le nombre d'agriculteurs ne cesse de diminuer presque 14% d’agriculteur en moins en 10 ans pour arriver à seulement 2,3% de la population active.
Faiblesse de l’autonomie alimentaire des aires urbaines françaises
Les enquêtes du think tank Utopies permettent d’avoir un autre regard autour de l’autonomie alimentaire des régions et des villes tricolores. Cette organisation œuvrant pour l’intégration des enjeux sociaux et environnementaux dans les entreprises souligne que des efforts restent à faire en raison du très faible degré d’autonomie alimentaire des pôles urbains en France.
Le degré d’autosuffisance alimentaire est un indicateur précisant la proportion des produits d’origine locale par rapport à l’ensemble des matières et intrants utilisés dans la consommation alimentaire globale des ménages locaux.
Cette étude inédite d’Utopies effectuée il y a quelques années note également un déséquilibre étonnant. Dans les régions françaises étudiées, si cette très forte proportion de produits importés ou d’autres régions dans l’alimentation locale apparaît, ce n’est pas en raison de l’inexistence ou de la faiblesse des productions locales, mais c’est parce que près de 97 % des denrées issues de ces aires urbaines sont exportées à l’étranger ou vers d’autres régions.
Pour favoriser l’autonomie alimentaire territoriale des régions françaises, Utopies préconise ainsi parmi ses solutions de repenser la distribution, en privilégiant le mode de commercialisation en circuit court par exemple.
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