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Reforestation : une bonne ou une mauvaise pratique pour l'environnement ?

Reforestation - Image par Erik Karits

Planète

Reforestation : une bonne ou une mauvaise pratique pour l'environnement ?

Par la rédaction

Le 13/07/2020 et modifié le 21/10/2021

Les forêts sont essentielles à la survie de la planète et des êtres vivants. Alors que ces écosystèmes dans le monde disparaissent à une vitesse considérable, replanter les arbres se présente comme un enjeu de taille pour préserver la biodiversité

Quel est l'impact réel de la reforestation sur l'environnement ?

Quel est le rôle de la forêt ?

Derrière les océans, la forêt s'impose comme le deuxième plus grand puits de carbone sur la planète. Elle s'étend sur près de quatre milliards d'hectares de terre et a notamment pour rôle de stocker le dioxyde de carbone rejeté dans l'atmosphère. 

En effet, 500 arbres peuvent absorber la quantité de CO2 généré par une voiture thermique sur 20 000 km afin de produire de l'oxygène et purifier l'air. 

La forêt joue également un rôle dans la régulation du cycle d'eau de pluie, permettant ainsi de prévenir l'érosion des sols

Par ailleurs, elle abrite aussi diverses espèces végétales et animales qui interagissent entre elles et participent à la survie de l'écosystème.

 

Pourquoi il est nécessaire de reboiser ?

Ayant pour rôle de capter et emprisonner le carbone rejeté dans l'atmosphère, la forêt permet de contenir le réchauffement climatique et son impact sur l'environnement. 

Elle agit comme un filtre qui retient les poussières et les pollutions microbiennes, préservant ainsi l'air et l'eau de la contamination. 

La forêt contribue également à la répartition géographique de l'eau et l'intensité des précipitations. Grâce à leur système racinaire, les arbres permettent à l'eau de circuler jusqu'au sol.

Au-delà des enjeux environnementaux, la forêt répond aux enjeux économiques et sociaux des populations dans le monde. L'humidité produite par la forêt permet de transformer les terres arides en terres humides, favorisant la culture destinée à l'alimentation humaine. 

De plus, elle fournit à l'Homme une grande partie des matières premières essentielles à ses activités.

Les forêts représentent pas moins de 30 % de la surface du globe. Cependant, la pression exercée par les changements climatiques et les activités anthropiques, dont la déforestation, conduit à la diminution des zones forestières sur l'ensemble de la planète. 

Les régions semi-arides sont touchées par la désertification, un phénomène qui contribue à l’éclaircissement, voire à la dégradation du couvert végétal, responsable de l'érosion du sol. Or, la reforestation s'avère nécessaire pour préserver l'environnement, ainsi que maintenir l'économie d'une société.

 

L'Inde et la Chine, championnes mondiales de la reforestation

D'après les observations effectuées par la NASA, la surface végétale de la Terre a augmenté de 5 % entre 2000 et 2017, soit une surface similaire à l'Amazonie, grâce à la Chine et l'Inde.

 Avec 6,6 % de la surface végétalisée dans le monde, la Chine a contribué à l'augmentation de 25 % des nouvelles zones végétales, dont 42 % viennent de programmes de reforestation

L'agriculture fait également partie des facteurs de développement de cette végétation. En effet, la production agricole s'est accrue de 35 % dans les années 2000 dans les deux pays, permettant une végétalisation importante. En Inde l’agriculture est responsable de 82% de la végétalisation et de 35 % en Chine.

 

50 millions d’arbres à planter en France (Annonce décembre 2020)

Dans un avenir proche, 50 millions d’arbres seront plantés pour étendre la surface des forêts de France. Le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Forêts explique son plan de repeuplement des zones forestières françaises, une démarche d’une importance cruciale à l’heure du réchauffement climatique. 

 

200 millions d’euros pour repeupler les forêts françaises

L’Agence de la Transition énergétique donne une idée de la situation des forêts en France. Plus de 28 % du territoire métropolitain est couvert de forêts, dont près de 75 % appartiennent à des propriétaires privés. Environ le quart des zones forestières françaises est donc du ressort de l’État et de ses démembrements.

 Pour accroître la surface forestière sur le territoire, l’État a annoncé en décembre 2020 un important plan de repeuplement d’arbres sur les années à venir. Par la voix de son premier responsable, le ministère de tutelle évoque la mise en terre de 50 millions de plants et/ou de graines dans le cadre de cette opération, sans doute la plus importante du genre depuis l’après-guerre.

50 millions d’arbres, le challenge s’annonce de taille selon les déclarations du ministre. Le défi sera en effet colossal pour les pépinières afin de rassembler suffisamment de plants et de graines pour assurer un tel repeuplement. Une enveloppe de 200 millions d’euros sera affectée à ce plan, dont les objectifs sont multiples : préserver le climat grâce aux arbres, mais aussi appuyer la filière bois en permettant aux forêts d’avoir une résistance accrue face aux aléas climatiques.

 

Des arbres en souffrance face au réchauffement 

L’augmentation régulière des températures au cours des années récentes est une menace pour les forêts dans de nombreuses zones en Europe, et en France en particulier. Les zones forestières des Vosges reviennent ainsi régulièrement dans les médias depuis quelques années à cause de la prolifération des scolytes, un insecte dont l’attaque est à même de détruire des arbres en grande quantité.     

Les scolytes sont des coléoptères qui supportent mal les températures froides. En raison du dérèglement du climat, le nombre de ces insectes a massivement augmenté ces dernières années. Ces coléoptères creusent des galeries tentaculaires sous l’écorce des arbres pour s’alimenter en aubier, la partie tendre et blanchâtre du tronc.

Leur action est fatale, notamment pour les épicéas, les arbres étant privés de sève, meurent rapidement. Les scolytes se multiplient à un rythme foudroyant, un seul individu pouvant pondre environ un millier d’œufs.

 

Les forêts, puits de carbone et acteurs indispensables aux services écosystémiques

La situation des arbres est donc alarmante en raison du dérèglement du climat. Les forêts sont pourtant, au même titre que les espaces verts, des acteurs importants pour les nombreux services qu’ils rendent à la nature et à l’Homme.

L’Ademe précise par exemple que les forêts et les espaces verts sont le refuge de la biodiversité. Ils participent à l’équilibre des écosystèmes naturels. Pour l’Homme, les arbres et les zones de verdure assurent entre autres la production de bois et de ressources alimentaires tout en étant le cadre d’activités diverses liées aux loisirs ou au tourisme. Mieux encore, ces zones sont des puits de carbone très efficaces.             

Planter 50 millions d’arbres à court terme est ainsi un plan bien pensé à l’heure où les émissions de carbone doivent être restreintes. 

Les écologistes appellent à ce que les essences soient diversifiées et que les plantations ne soient pas monospécifiques. Dans le cadre de cette opération, le ministère entend sensibiliser les plus jeunes aux enjeux climatiques, en associant les écoles et l’Éducation nationale à cette action de repeuplement.

 

Le reboisement sur la planète : cas de la France, de l'Éthiopie, de l'Amazonie et de Madagascar

Afin de préserver la surface végétalisée de la planète, certains pays contribuent activement au reboisement de leur territoire. 

En France notamment, la surface forestière s'est grandement développée depuis 1830, recouvrant aujourd'hui 31 % du territoire, soit 16,8 millions d’hectares. 

Ce taux de reboisement reste toutefois inégal selon les départements avec un taux inférieur à 10 % dans les régions de la Manche, la Vendée et le Pas-de-Calais tandis que les départements comme la Corse-de-Sud et le Var ont un taux de reboisement supérieur à 60 %.

En Australie, si l'objectif est de planter un milliard d'arbre d'ici 2050, les forêts primaires continuent d'être coupées. 

L’Éthiopie, qui s'est lancé dans un projet ambitieux de replanter 15 millions d'hectares d'arbres d'ici 2030 a également établi un nouveau record du monde en juillet 2019. Avec plus de 353 millions d'arbres plantés en 24 heures, ce pays dépasse largement le record enregistré par l'Inde qui était de 66,75 millions d'arbres en 24 heures en 2017. 4 % du territoire étant actuellement recouvert d'arbres, l’Éthiopie entend planter 4 milliards d'arbres dans les mois à venir. 

Madagascar s'est également lancé dans un programme de reboisement aux alentours des villages du Makay initié par Naturevolution, avec pour objectif de planter 40 millions d’arbres par an.

Le Brésil espère quant à lui restaurer une partie de la forêt amazonienne en reboisant 12 millions d'hectares d'arbres d'ici 2030. Pour cela, le Plan national de récupération de la végétation indigène s'est lancé dans la plantation de 390.000 hectares de forêt vierge sur quatre ans en 2017. Si jusqu'à présent seuls 40 % des espèces plantées se sont développées, la déforestation reste encore un obstacle majeur.

 

Des conséquences parfois nocives de la reforestation sur la biodiversité

Bien que la reforestation représente une solution majeure pour absorber le CO2 dans l'atmosphère et lutter contre le réchauffement climatique, cette option n'est pas sans conséquence sur l'environnement. 

En effet, un reboisement mal conceptualisé peut au contraire avoir des répercussions néfastes pour la biodiversité. 

À titre d'exemple, la politique de subvention adoptée au Chili en 1970 visant à encourager les propriétaires fonciers privés à planter des arbres sur leurs terrains en contribué à la perte d'une grande partie de la biodiversité du pays. 

En effet, les forêts naturelles ont été détruites au profit des arbres plantés par les propriétaires terriens. En conséquence, ces plantations n'ont pas permis de réduire la quantité de CO2 dans l'atmosphère tout en entraînant une perte majeure de forêts au Chili.

 

Planter des forêts primaires, c'est possible

Le botaniste japonais Akira Miyawaki a développé une méthode permettant de planter en un temps record des mini-forêts vierges. Cette technique favorise l'interaction entre les végétaux pour une meilleure croissance. 

Ces forêts sont alors 30 fois plus denses et bénéficient d'un enracinement solide, leur permettant de résister aux intempéries extrêmes tout en absorbant une quantité importante de CO2

Alors que près de 6 millions d'hectares de forêts primaires disparaissent chaque année, les pays sont de plus en plus nombreux à adopter cette méthode, dont la France qui compte accueillir une forêt de 1 000m² dans le 9e arrondissement de Lyon. 

Pas moins de 1300 sites au Japon ont déjà mis en place ce système tandis que plus d'un millier de forêts primaires ont été plantées en Malaisie et au Japon.

Réagissez : que pensez-vous de la reforestation ?

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