La fiabilité des données, une nécessité pour la réduction des émissions de GES

L'Accord de Paris de décembre 2015 soumet de grands objectifs aux pays signataires. En matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la finalité est de les diminuer d'au moins 40 % en 2030 par rapport à leur niveau de 1990.

Parvenir à de tels objectifs nécessite la mise en place de politiques intelligentes, à travers lesquelles les données tiennent une place cruciale. 

L'estimation des émissions de GES est en effet encore complexe à l'heure actuelle, et il est toujours d'actualité que certaines nations manquent de données fiables, mises à jour et cohérentes autour de la question.

Même si les conventions imposent à chaque pays de publier périodiquement un inventaire national des émissions anthropiques (dues à l’Homme), des faiblesses sont ainsi encore ressenties à ce niveau. S

oit les données fournies ne sont pas récentes, soit elles sont incomplètes, et dans certains cas, les mesures sont même incohérentes.

Suivre les émissions de GES en temps réel

Les outils technologiques ont énormément progressé, entre le sommet de la Terre de Rio en 1992 et aujourd'hui. 

Si les Conférences des Parties qui se déroulent annuellement se rapportent aux données nationales fournies par chaque pays pour informer sur son niveau de pollution, les solutions technologiques actuelles permettent de collecter de manière indépendante les émissions de GES.

La coalition Climate TRACE, pour Tracking Real-Time Atmospheric Carbon Emissions, rassemble plusieurs organisations en pointe en matière de climatologie et de technologie. 

Cette alliance de groupes de recherche sur le climat se prépare pour la COP26 de novembre 2021 au cours de laquelle elle vise à présenter des relevés fiables des émissions de GES.

Au niveau global, l'alliance annonce qu'elle est en capacité de suivre à distance et en temps réel les émissions de gaz à effet de serre du monde entier. 

Pour ce faire, elle fait usage d'un ensemble de techniques, alliant l'exploitation de données satellitaires, de l'intelligence artificielle ainsi que de plusieurs technologies complémentaires. 

Mieux encore, la coalition Climate TRACE précise qu'elle est même en mesure de relever les rejets de carbone émis par une source individuelle, à l'instar d'un bateau, d'une usine ou d'une centrale électrique.

La technologie au secours de l'environnement

L'apparition de la coalition Climate TRACE n'est autre qu'une avancée majeure qui améliorera les stratégies mondiales pour contrecarrer le dérèglement climatique. 

En l'absence de données convaincantes et admises par tous, la méfiance peut apparaître entre plusieurs pays et mener à un désaccord qui ralentirait davantage les actions stratégiques à mener pour réduire les émissions de GES.

Sous l'impulsion de l'ancien vice-président américain Al Gore, l'alliance Climate TRACE rassemble des organisations ayant chacune une expertise avancée dans leur domaine :

• WattTime, organisation proposant des solutions technologiques permettant de réduire facilement ses émissions.

• Carbon Tracker, spécialisé dans l'apprentissage automatique et les données satellitaires pour évaluer les centrales électriques dans le monde.

• Earthrise Alliance, organisation qui collecte et regroupe les données environnementales accessibles au public, aux journalistes et aux chercheurs.

• CarbonPlan, spécialisé dans l'utilisation de données satellitaires pour suivre les changements dans la biomasse aérienne et les émissions de carbone associées, jusqu'à une résolution spatiale de 300 mètres.

• Hudson Carbon, spécialisé dans les solutions de capture de carbone. L'organisation utilise des données satellitaires pour suivre les changements dans la couverture agricole, les cultures et le travail du sol, jusqu'au niveau du champ individuel, et compare ces données avec des capteurs au niveau du sol.

• OceanMind, spécialisé dans le suivi du mouvement mondial des navires en temps réel grâce à l'utilisation de capteurs embarqués. L'organisation combine ses données avec les spécifications du moteur pour extrapoler les émissions de carbone.

• Rocky Mountain Institute, combine plusieurs sources de données pour quantifier les émissions de méthane provenant des infrastructures pétrolières et gazières.

• Hypervine, utilise l'imagerie spectroscopique pour suivre l'utilisation des véhicules et le dynamitage dans les carrières.

• Blue Sky Analytics utilise des images infrarouges des satellites pour suivre les incendies.

Disposer d'un suivi des émissions de GES en temps réel dans le monde est un atout qui pourrait améliorer et accélérer les actions menées pour la réduction des émissions de GES. 

Chaque pays peut en tirer parti pour vérifier les impacts des efforts consentis et identifier les leviers à activer le cas échéant. 

Dans le même esprit, les entreprises, les collectivités et autres entités individuelles pourront également être en mesure d'être au fait de leurs rejets et d'intervenir pour les limiter. 

Réagissez : pensez-vous que la coalition Climate TRACE aidera à faire progresser les stratégies pour la réduction des émissions de GES ?