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Liège, Paille ou ouate de cellulose quel isolant choisir ?

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Liège, Paille ou ouate de cellulose quel isolant choisir ?

Par la rédaction

Le 25/09/2020 et modifié le 19/10/2021

La paille : un super isolant !

La paille est un matériau naturel et sain, singulièrement écologique puisque sa production nécessite très peu d’énergie grise grâce à son origine agricole. 

À dissocier en amont du foin qui sert à la nourriture des bêtes, la paille de blé, de riz ou de seigle, est de loin l’élément le mieux classé dans le top des isolants biosourcés si l’on se réfère à son coût très abordable.

 

Paille : sa fabrication

Utilisée dès la période d’entre deux guerres pour ses propriétés thermiques, la paille, en zone rurale, sous forme de bottes est souvent gratuite. 

Les panneaux de paille compressée quant à eux sont fabriqués à partir d’un procédé simple qui fait intervenir, feuilles de carton, colle et bottes de paille. Ces dernières sont déchargées dans une trémie qui va se charger de séparer le chaume pour en faire un tapis de paille continu. 

Les étapes suivantes sont la compression du tapis obtenu et son chauffage à 200° C pour garantir sa consolidation sans utilisation de liants chimiques. Pour finir, les feuilles de carton sont collées pour recouvrir les panneaux.

 

Conditionnement et utilisation

La paille est conditionnée sous une première forme, en ballot traditionnel parallélépipédique de 12 kg à 30 kg cerclé par 2 ou 3 cordes. 

Avec une densité de 80 à 120 kg/m³, les dimensions de ces balles rectangulaires complètement sèches, ont 80 à 120 cm de longueur, 37 cm de hauteur et 87 cm de largeur. La paille peut aussi être vendue en vrac sous forme de gros rouleaux ayant 0,50 à 1,80 m de diamètre pour des poids qui varient entre 120 et 300 kg. Les dimensions des panneaux de paille compressés sont uniformes ; 1,20 m de large X 2,5 m de long. Sur demande, il est possible de se procurer des formats de 1,25 X 3,5 m. Les panneaux pèsent environ 67 kg et ont une épaisseur qui varie de 45 mm à 200 mm.

La paille en vrac est utilisée dans la construction d’édifice pour rembourrer les espaces d’une ossature en bois, scellée par de la terre argileuse. Mélangée à la chaux, elle fait office de béton léger, de chapes et sert à la composition d’enduits isolants. 

Cet enduit est badigeonné sur des cloisons de paille rigides et autonomes dont l’installation ne nécessite pas de supports métalliques. 

Cette matière végétale est un bon isolant thermique pouvant être apposé dans plusieurs endroits d’une habitation : sur les murs extérieurs, sur la toiture à l’intérieur de la charpente, et appliquée sur le plancher des combles.

 

Propriétés et performances

Sur le plan environnemental, la paille surpasse tous les autres isolants naturels ; localement disponible en très grande quantité, elle provient d’une source renouvelable

Son utilisation à des fins de construction ou de rénovation d’un bâtiment est donc un acte éco-responsable qui permet de diminuer la diffusion des gaz à effet de serre, car la paille est une matière première écologique et biodégradable.

D’autre part, la paille est connue pour être un régulateur hygrométrique de bonne facture, à condition de faire attention à ne pas l’exposer trop longtemps à l’eau pour éviter qu’elle ne perde ses capacités thermiques. 

La pose des panneaux est facile, car le matériau peut être collé, cloué ou scié comme du bois.

En tant qu’isolant, la paille compressée possède l’avantage d’être peu inflammable (Euroclasse E) ; elle résiste au feu pendant plus de 30 minutes et n’émet pas de gaz toxique. 

Les panneaux sont capables de résister à une tension en flexion de 0,1603 MPa tout en supportant de charges volumineuses sans se tordre. La paille possède de bonnes qualités d’isolation thermique ; un conditionnement d’une densité de 50 kg/m³ possède un λ de 0,039 W/m.K (conductivité thermique), et une résistance thermique égale à 1,2 m².K/W.

 En fonction de la fréquence et de l’épaisseur des panneaux, les brins de paille peuvent atténuer jusqu’à 27 décibels de nuisance sonore.    

 

Liège : sa fabrication

Le liège est une matière 100 % naturelle tirée d’un arbre que l’on retrouve essentiellement dans la péninsule ibérique et en Méditerranée occidentale : le chêne-liège

La première étape consiste à ôter le liège mâle de l’écorce d’un arbre, avec une hache spéciale au tranchant très fin, sans avoir besoin de l’abattre ; cette opération appelée démasclage qui se fait sur un arbre ayant 25 à 30 ans d’âge, s’effectue lorsque son tronc atteint 70 cm de circonférence. 

Les ramasseurs - ou corcheros - extraient l’écorce à la fin du printemps et en été, tous les 9 à 10 ans pour permettre à cette enveloppe de se reconstituer en permanence durant la durée de vie de l’arbre d’environ 170 ans. 

Six mois de stockage en extérieur sont nécessaires aux écorces récoltées pour perdre leur humidité, avant de passer au stade de la cuisson. 

Les écorces broyées en granules sont mélangées à la subérine, une résine naturelle du chêne, compressées pendant plusieurs jours, pour être chauffées avec de la vapeur d’eau à 300° C.

 

Conditionnement et utilisation

Il existe principalement deux types de liège : le liège femelle, obtenu lors des levages des récoltes qui suivent le démasclage, qui sert à la fabrication des bouchons de vins, et le liège mâle utilisé comme matériau d’isolation. 

En fonction de son utilité au sein du bâtiment, le conditionnement de ce dernier se présente sous forme de panneaux, en vrac, en plaques vendues à l’unité ou en rouleaux quand il s’agit d’aggloméré de liège expansé. 

Malgré des quantités disponibles passablement réduites et son coût élevé, le liège est utilisé comme matière isolante dans la construction de bâtiments écologiques de manière ponctuelle lorsque les autres composants écologiques ne sont pas appropriés. 

En façade extérieure, les plaques de liège servent de protection contre les fissures dans le cas de rénovations, et sont en règle générale imperméables aux bruits, à l’humidité et au froid. Grâce à une excellente qualité d’isolation, le panneau de liège expansé joue un rôle de régulateur thermique lorsqu’il est posé à l’intérieur des toitures. 

L’utilisation du matériau convient à l’isolation phonique et thermique des plafonds, des murs, des sols et des combles non-aménageables.    

 

Propriétés et performances

Le liège est un élément qui possède de nombreuses qualités : il est réutilisable et résiste très bien à l’épreuve du temps. L’humidité, les attaques des insectes xylophages et des rongeurs, les tassements, la pourriture et la moisissure n’ont pas d’emprise sur ce matériau polyvalent dont la production raisonnée ne porte aucun préjudice à l’écosystème

L’écorce de liège à l’avantage de n’émettre aucune substance nocive pour la santé et ne pollue pas l’environnement, car son procédé de fabrication nécessite de faibles dépenses en énergie.

D’autre part, le liège est léger et son épaisseur varie de 20 mm à 150 mm pour une densité de 15kg/m³, tout en supportant des charges qui peuvent atteindre 5 tonnes au m². 

Ses excellentes performances thermiques font du liège expansé un isolant écologique reconnu et utilisé depuis le XIXe siècle pour l’isolation des maisons. Ses cellules ultra-fines sont constituées de 96 % d’air, d’où un très bon coefficient de conductivité thermique. 

Les panneaux de liège naturel possèdent un λ compris entre 0,032 et 0,042 W/m.K et entre 0,040 et 0,049 W/m.K pour un panneau aggloméré. 

La diffusion de la chaleur est ralentie en été et la température des pièces est maintenue élevée en hiver lorsque celles-ci sont chauffées, évitant ainsi une consommation abusive de la climatisation ou du chauffage. 

En moyenne, la diminution des sons d’impact est comprise entre 28 et 31 décibels, et les sons aériens sur les fréquences médium sont atténués de 89 %.  

 

Isolant Ouate de Cellulose

La ouate de cellulose est un isolant naturel très apprécié par ceux qui souhaitent se lancer dans la rénovation ou la construction d’un bâtiment respectueux de l’écologie. Cet écomatériau obtenu à partir du recyclage du papier est particulièrement adapté pour les habitations dont l’ossature est en bois.

 

Ouate de cellulose : sa fabrication

Le processus de fabrication de la ouate de cellulose collabore au développement de l’économie circulaire. La première étape consiste à collecter la matière première. Celle-ci est composée à 90 % de papiers récupérés dans les imprimeries ou auprès d’entreprises de recyclage, de vieux journaux et de cartons. 

Tout ce qui ressemble à du papier couché, comme le papier glacé, est écarté de la composition de l’isolant, car ne permettrait pas d’enfermer l’air. 

Le papier, parfaitement sec, ainsi rassemblé, fait l’objet d’un contrôle minutieux pour éliminer les produits en plastique ou autres matières comme les agrafes et les cerclages. 

Les blocs de papier sélectionnés sont broyés une première fois dans une machine. Pour le défibrage du papier et afin de lui attribuer des propriétés isolantes, des quantités moins importantes sont passées dans un broyeur à meules.

 Le sel de bore rajouté comme adjuvant permet de renforcer la résistance au feu des flocons et de lutter contre les moisissures. La quantité de sel de bore autorisée ne doit pas excéder 5,5 % du produit.

 

Conditionnement et utilisation

En règle générale pour isoler un bâtiment lors de sa rénovation ou de sa construction, la ouate de cellulose est répandue manuellement ou de manière mécanique en vrac. Elle est conditionnée dans des sacs de 100 L qui pèsent 12,5 Kg ou 15 kg. 

Cependant, elle est aussi utilisée sous forme de panneaux de 1250 X 600 mm, d’une épaisseur de 60 mm à 100 mm, et dont la densité varie de 40 à 50 kg/m³. 

Les panneaux sont composés à 20 % de fibres de chanvre et à 60 % de ouate de cellulose, le tout lié par 20 % d’adjuvants à base de polyester.

La ouate de cellulose est utilisée aussi bien comme isolant thermique que comme isolant acoustique. Les panneaux sont appliqués en extérieur comme en intérieur sur les murs, et sont fixés entre les solives et les chevrons. 

Dans les combles, son installation s’effectue par soufflage à l’air libre avec une souffleuse/cardeuse, par projection humide qui permet à la ouate de se fixer avec une colle cellulosique, ou en insufflant sous pression et à sec la ouate de cellulose.

 

Propriétés et performances

La ouate de cellulose est 100 % biodégradable et écologique. À ce jour, il n’existe aucune toxicité connue une fois que l’isolant est installé. Son bilan carbone est excellent puisqu’il s’agit d’un produit recyclé. La ouate est un isolant peu cher, qui résiste aux insectes xylophages et aux rongeurs. Sa longévité est supérieure à 60 ans.

Cet isolant biosourcé protège de l’humidité intérieure et peut supporter jusqu’à 15 % de son poids en eau. Sa conductivité thermique λ varie de 0,035 à 0,041 W/m.K. 

Sa forte densité confère un excellent confort thermique hiver comme été. Ses très bonnes performances d’isolation acoustique permettent de réduire les bruits extérieurs supérieurs à 80 dB (Rw=41 dB).

 

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