Un constructeur vent debout contre le réchauffement climatique
En 17 ans, le constructeur basé à Palo Alto n’a jamais renié son engagement en faveur des énergies renouvelables en proposant des voitures électriques, des panneaux solaires et des batteries innovantes.
En 2019, Tesla engrange un chiffre d’affaires de 24,57 milliards de dollars contre 21,46 milliards de dollars en 2018.
Au second trimestre de 2020 -et ce malgré le coronavirus- l’entreprise réalise une marge bénéficiaire de 104 millions de dollars. Des performances stratosphériques réalisées grâce à la vente de ses 367.500 véhicules électriques en 2019.
Ainsi le futur de Tesla s’annonce brillant et les investisseurs, les analystes et les financiers font confiance à Elon Musk et à sa capacité d’innovation dans les technologies de pointe.
Tesla marque des points sur les batteries très performantes, les logiciels de qualité mis à jour de manière régulière et la motorisation électrique. En mai dernier son pari fou devient réel avec le projet Space X, en collaboration avec la NASA, devenant ainsi le premier lanceur de fusée privé au monde.
Depuis l’ouverture en janvier 2020 d’une usine à Shanghai, les ventes du Model 3 explosent, contribuant davantage à valoriser la confiance en l’entreprise.
Lors de la COP 25, ou la 25e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui a eu lieu à Madrid en décembre 2019, le collectif United For The Paris Agreement réunissant 70 des principales entreprises de la sphère technologique actuelle, enjoint les États-Unis de ne pas renoncer à l’Accord de Paris.
Les PDG de Microsoft, Apple, Google et Tesla entre autres, se sont engagés sur la voie de la transition énergétique pour réduire leur empreinte carbone, et éviter ainsi de dépasser le seuil des 2 °C de hausse de température.
Friand de déclarations peu communes, Elon Musk annonce dès février 2019 que tous les brevets Tesla feront partie à l’avenir du domaine public. Une manière selon lui de lutter contre le réchauffement climatique, car il estime que sa marque est incapable de faire face seule à l’énorme crise du carbone générée par les millions de voitures à essence qui sortent chaque jour des usines du monde entier.
Des batteries innovantes au service de l’écologie
L’élément indispensable pour s’assurer le succès d’un modèle électrique est sa batterie. Pour conserver son avance technologique sur ses concurrents, Tesla compte tenir le premier rôle dans ce secteur d’activité.
Selon un rapport de l’office Européen des brevets et de l’Agence internationale de l’énergie, les dépôts de brevets qui concernent les batteries ou les autres moyens de stockage d’électricité ont progressé de 14 % par an sur la période de 2005 à 2018, une progression quatre fois plus importante comparée aux autres technologies, indique toujours le rapport. Les batteries à elles seules constituent environ 90 % des brevets déposés en matière de stockage d’électricité.
Le secteur est en plein boum depuis 2005, car un nombre plus grand d’appareils et d’outils personnels nécessite des batteries performantes. Depuis 2011, l’électronique grand public et les voitures électriques sont les principaux clients des nouvelles batteries lithium-ion (Li-ion).
L’urgence climatique est au cœur des préoccupations d’Elon Musk, car elle constitue le pilier de son business. Le challenge de Tesla pour les prochaines décennies est de produire des batteries à fortes capacités.
Le Battery Day a également été l’occasion de présenter une nouvelle batterie de forme cylindrique, de 8 cm de longueur pour un diamètre de 4,6 cm. Baptisé projet « Roadruner », cette batterie novatrice toujours au lithium-ion qui ne compte pas de languettes de contact est en cours de développement, et ne sera sur le marché qu’aux alentours de 2022.
La cellule sera alors plus rapide à charger et une amélioration et une simplification du processus de fabrication ont été réalisées avec plus de Nickel et moins de Cobalt.
Le PDG annonce une augmentation de son autonomie de 16 %, parallèlement à une baisse de prix de 14 %. Elon Musk a aussi la volonté d’équiper ses batteries de silicone en remplacement du lithium, ce qui aurait pour effet d’abaisser le prix du kWh à 1,2 $.
Une voiture écoresponsable à 25.000 dollars
La marque compte mettre sur le marché dès 2021 la Model S Plaid d’une puissance de 800 Ch. Cette voiture sportive, dont les essais ont été réalisés sur le circuit du Nürburgring, possède trois moteurs et une autonomie de 800 km.
Son prix avoisine les 134.490 $. Les nouvelles cellules électriques équiperont d’ici l’horizon 2022 les grands véhicules de la marque : le camion Semi, le Cybertruck et la Roadster 2.
La production de ces véhicules à grande échelle ne s’effectuera qu’à partir de 2025 puisque des pénuries de cellules et de batteries sont à prévoir chez ses fournisseurs comme CATL, Panasonic ou encore LG Chem.
Une situation qui pousse le constructeur californien à s’émanciper plus que jamais de ses associés afin de diminuer ses coûts. Son objectif très ambitieux est la réduction de 56 % du coût du kWh, et de faire croître l’autonomie des batteries jusqu’à 54 %. Les cinq prochaines années verront l’augmentation en cadence de la production interne des cellules électriques.
Tesla envisage de construire un véhicule électrique d’ici trois ans, dénommé Model 2, au tarif défiant toute concurrence de 25.000 $ l’unité. Ce modèle financièrement abordable se positionnera en concurrent direct de la Volkswagen ID.3, de la Renault Zoé et de la Nissan Leaf.
Les ventes de voitures 100 % électriques en France ne représentent que 2 % des ventes totales de voitures en 2019. 20.997 véhicules Tesla ont été vendus dans l’hexagone, ce qui représente 1 % de part de marché toutes voitures confondues.
Le marché des voitures 100 % électriques et écoresponsables est cependant en hausse avec 36,8 % de progression en 2019 par rapport à l’année précédente. En 2020, en France pendant les quatre premiers mois de l’année la Zoé avec 10.474 véhicules vendus est en tête des ventes, suivie par la Peugeot e-208 avec 6.148 voitures vendues et la Model 3 de Tesla avec 2.723 ventes.
Elon Musk estime que l’entreprise est en bonne posture pour atteindre tous ses objectifs. Pour la première fois depuis 17 ans, Tesla cumule quatre trimestres ininterrompus de profitabilité.
Toujours très ambitieuse, la marque projette de remplacer 1 % de la flotte automobile, ce qui correspond à 20 millions de véhicules. Il aura fallu juste 18 mois au constructeur pour s’implanter en Chine et produire avec succès le Model 3.
À ce jour le milliardaire californien se targue d’être le seul étranger à posséder une usine qui lui est propre à 100 % sur le territoire chinois. Le lancement du Model Y est aussi une réussite : 76.266 véhicules ont été livrés au premier trimestre 2020 et 80.050 au second trimestre.
Le bilan commercial de la marque est au beau fixe en cette année de pandémie, puisque Tesla a augmenté les livraisons de ses voitures électriques de 15 % ces douze derniers mois. À l’opposé, les marques comme Volkswagen, Nissan, Toyota, General Motors, BMW, Fiat Chrysler ou Daimler, ont accusé entre 10 et 25 % de régression des immatriculations pendant la période du confinement.
À la lecture de toutes ces progressions, et malgré les nombreuses critiques et controverses dues à la personnalité originale de son PDG, et les accidents mortels occasionnés par la fonction « autopilot » ou l’assistance à la conduite du véhicule, Tesla a acquis une place prépondérante sur le marché de l’automobile mondial.
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