Émissions importées : que quoi parle-t-on exactement ?
Les émissions importées de gaz à effet de serre apparaissent lorsque les acheteurs français consomment des biens et des services dont la production est réalisée à l'extérieur des frontières ou nécessite une matière intermédiaire provenant de l'étranger.
Avec les émissions domestiques ou directes, ainsi que les émissions de la production intérieure de biens et services, les émissions importées de GES représentent la troisième catégorie de rejets de gaz polluants permettant de calculer l'empreinte carbone.
HCC : les émissions importées de GES en constante augmentation
Publié sous le titre « Maîtriser l'empreinte carbone de la France », un rapport du HCC se focalise en grande partie sur la situation des émissions de GES liées aux échanges internationaux.
En France, l'apparition de ce rapport permet de se faire une idée de la situation des émissions importées de GES par rapport à l'empreinte carbone globale du pays.
Selon les études du Haut Conseil pour le Climat, l'augmentation des émissions importées est principalement consécutive à la consommation des Français.
De nombreux produits, comme les téléphones ou encore les réfrigérateurs, importés de leur pays de production induisent des émissions de GES élevées. Et pourtant, la demande de tels produits importés reste forte en France.
D'après les constats du Haut Conseil pour le Climat, les émissions importées de GES sont en France en croissance chaque année. Depuis 1995, la part des rejets induits par l'importation de biens et services par la France a bondi de 78 %.
Pour se conformer à l'objectif de neutralité carbone en 2050, ces émissions de GES doivent pourtant être réduites de 65 % en 2050 par rapport à leur valeur de 2005.
Comment réduire les émissions importées de GES ?
Le HCC dévoile plusieurs pistes pour ralentir cette progression excessive des émissions importées :
- Les entreprises étant l'un des premiers leviers concernés en raison de leur importation de biens et services, l'organisme préconise qu'elles bénéficient d'un accompagnement pour une meilleure prise en compte des émissions de GES de leur chaîne d'approvisionnement. Des stratégies de réduction quantifiées des émissions importées par filière devraient par exemple être mises en place.
- Un « score carbone » sur les produits destinés au grand public peut également être envisagé. Cette mesure rejoint d'ailleurs celle déjà préconisée par la Convention Citoyenne. Elle consiste à apposer un indicateur de l'impact carbone sur les produits pour informer les consommateurs sur leur cycle de vie et leurs émissions de gaz polluants.
- Même si la politique commerciale de la France est subordonnée à celle de l'Union Européenne, mettre en place une fiscalité carbone aux frontières peut également être explorée. Ce cadre permettrait en effet de soutenir les politiques de décarbonation appliquées sur le Vieux Continent.
- Le Haut Conseil pour le Climat estime que la France pourrait également agir dans le cadre de ses relations diplomatiques pour que les politiques climatiques européennes pèsent davantage auprès des principaux pays ayant des échanges commerciaux avec le continent.
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