Déchets plastiques en Europe : les différentes méthodes de traitement
Avec 42,60% de déchets plastiques incinérés, en Europe, l'incinération est le mode de traitement le plus utilisé.
Cette méthode permet de réduire de 90% le volume des déchets et la combustion des déchets produit de l'énergie sous forme de chaleur ou d'électricité.
Son impact sur l'environnement reste tout de même critiquable, certains incinérateurs émettant plus de quantité de CO2 par mégawattheure que des centrales à charbon, au gaz ou au pétrole.
La Commission européenne incite donc les États membres de l'Union à opter pour le recyclage des déchets en plastique. Seulement 32,50% des déchets plastiques sont recyclés en 2018 en Europe.
Le recyclage permet de fortement réduire la fabrication de plastiques supplémentaires, et par voie de conséquence, les émissions de gaz à effet de serre. D'après l'Agence européenne de l'environnement (AEE), l'Europe produit environ 30 millions de tonnes de déchets plastiques par an et même si plus d’un tiers est recyclé ce n’est pas suffisant.
Le recyclage est à la fois un enjeu environnemental vital et une aubaine économique formidable.
Le dernier mode de traitement est la décharge pure et simple pour 24,90% des déchets plastiques.
Cette méthode est de moins en moins utilisée puisqu’elle demande des espaces de stockage importants et ne permet ni leur valorisation ni leur recyclage.
L'exportation des déchets plastiques
Les pays membres de l'Union européenne exportent leurs déchets en plastique vers des pays tiers afin de les recycler. C'est une solution que l'Europe a beaucoup utilisée ces dernières années, particulièrement pour les emballages en plastique. Ces derniers représentent près de 60% des déchets plastiques.
Grâce aux exportations, le recyclage des emballages atteint 42% en 2020, soit dix points de plus que le taux de recyclage des autres déchets plastiques.
Le retrait en 2017 de la Chine en tant que principal importateur constitue un grand coup d'arrêt à ces exportations.
Depuis son retrait, les exportations ont en effet considérablement baissé passant de 300 000 tonnes par mois entre 2015 et 2016 à 150 000 tonnes par mois en 2019.
Si une grande partie des exportations habituellement destinée à la Chine a été incinérée ou mise en décharge, de nouveaux pays importateurs comme la Malaisie, le Vietnam ou l'Inde sont apparus. Ces pays ne garantissent pas un recyclage des déchets plastiques conforme aux normes et aux standards européens.
Dans certains cas, les déchets sont même brûlés ou mis en décharge de façon irrégulière selon l'Agence européenne de l'environnement.
Pour ces raisons, cette dernière recommande la relocalisation en Europe du recyclage des déchets plastiques.
Des objectifs difficiles à atteindre
La Cour des comptes européenne a publié le 6 octobre dernier un rapport d'analyse indiquant que les objectifs de la Commission européenne édictés en 2018 seront difficiles à atteindre. D’après ce rapport, le recyclage des déchets plastiques risque de diminuer.
En effet la directive 2018/852 de la Commission européenne apporte un durcissement du calcul du taux de recyclage.
Par ailleurs depuis l'entrée en vigueur de cette directive, les conditions d'exportation des déchets plastiques sont encadrées de façon plus sévère afin d'encourager la relocalisation en Europe des usines de recyclage.
Or, les exportations de déchets vers d'autres pays contribuent à la hausse du taux de recyclage des pays membres de l'Union européenne.
Le taux de recyclage actuel étant de 42%, les nouvelles mesures de la directive risqueraient donc de faire baisser ce taux à 32% voire 29%.
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