Le petit âge glaciaire, des siècles de froid intense sur la planète
Si aucun consensus n’existe sur la datation et la durée exacte du Petit Âge glaciaire, les théories prédominantes affirment que cette période s’étend entre les années 1300 à environ 1850. Durant un peu plus de 5 siècles, la Terre connaît un changement brutal des températures, notamment dans l’hémisphère nord. Selon les observations, une baisse moyenne d’environ – 0,5° à – 1,5° C par rapport aux températures du XXe siècle caractérise cette période du Petit Âge glaciaire.
Plusieurs phénomènes sont à l’origine de ce changement climatique au cours du Petit Âge glaciaire selon les études scientifiques. Durant cette période, la faible activité du soleil à cette période a eu pour conséquence des hivers extrêmement froids et des étés aux températures très basses également.
De nombreuses banquises ainsi que plusieurs glaciers se sont dès lors avancés pour franchir à plusieurs reprises leur maximum. Un autre phénomène viendrait expliquer ce refroidissement : plusieurs éruptions volcaniques et la poussière qu’elles génèrent, seraient à l’origine de l’opacité de l’atmosphère empêchant l’irradiance du soleil sur la terre.
Des records de température régulièrement battus
Beaucoup imaginent qu’un recul des températures moyennes de – 0.5° à – 1,5° C semble sans incidence sur la biodiversité et sur la société humaine.
Dans la réalité, les 5 siècles du Petit Âge glaciaire sont redoutables pour l’Homme. Les historiens, les sociologues et autres spécialistes des sciences humaines étudient les écrits et témoignages divers et variés pour rapporter les immenses difficultés connues par les hommes durant le Petit Âge glaciaire.
Autour du XVIIe siècle, les documents et les récits témoignent par exemple de périodes d’une froideur intense sur un ensemble d’au moins 42 années.
Les records de températures minimales sont alors régulièrement battus en Europe et en Amérique du Nord. Au mois de janvier 1709, une vague de froid extrême s’installe par exemple pendant plusieurs semaines en France, au cours de laquelle les températures sont constamment inférieures à – 10°C, avec un record à Paris à – 20.5°.
Une redoutable période de refroidissement menaçant l’Homme et ses activités
Au cours du Petit Âge glaciaire, les conditions climatiques sont donc bouleversées. Les hivers sont glaciaux et longs, les automnes et les printemps deviennent de plus en plus frais tandis que les étés sont courts et très pluvieux. De telles conditions sont défavorables non seulement pour l’agriculture, mais rendent également très difficiles l’approvisionnement en vivres du fait de la dégradation des voies de communication.
Durant une partie du Petit Âge glaciaire, l’activité économique est alors au plus bas. Alors que les rendements agricoles sont loin de combler la demande, la malnutrition et l’exposition au froid intense favorisent également l’apparition de nombreuses épidémies infectieuses.
Au cours de cette période d’environ 5 siècles, diverses guerres et affrontements viennent également s’ajouter à ce contexte funeste et alourdir un bilan en vies humaines que les historiens estiment entre quelques centaines de milliers et plusieurs millions de victimes.
L’adaptation de l’Homme aux aléas climatiques
Malgré la pauvreté des récoltes, la famine, les épidémies et les guerres entre les années 1300 et 1850, les sociétés humaines font preuve de résilience. Les archives remontant à cette période offrent l’occasion de constater que l’Homme s’est adapté aux aléas climatiques, même si les pertes en vies humaines sont considérables.
À cause de la rigueur hivernale du Petit Âge glaciaire, de nombreux greniers sont par exemple construits en France pour mieux stocker les denrées servant à l’alimentation humaine. Les pratiques évoluent également en fonction des matières premières à disposition, car à défaut de récolte viticole en raison des longues saisons froides, les producteurs se tournent vers le brassage de cervoise.
Les traces de cette résilience et de cette adaptation aux fluctuations du climat sont d’ailleurs retrouvées à l’échelle de l’Europe entière. Les baleiniers hollandais avaient pour habitude à l’époque de ramener dans leur pays de l’huile produite à partir de graisse de baleine fondue dans des fours situées sur les îles de l’Océan Arctique.
L’avancée de la glace durant le PAG a malheureusement bloqué l’accès des baleiniers à ces îles. Ils ont donc créé une nouvelle technique de production d’huile dans leur bateau pour répondre aux besoins importants de l’époque.
Résilience et adaptation
Avoir connaissance de la situation de l’Homme au cours du Petit Âge glaciaire permet de mieux appréhender les enjeux liés au changement climatique actuel. La résilience et la forte capacité d’adaptation sont indispensables pour faire face à ces aléas.
Le réchauffement actuel des températures pourrait avoir de nombreuses incidences, dont la montée du niveau des mers, l’acidification des océans ou l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes.
Aux côtés des actions quotidiennes visant à atténuer directement ou indirectement les émissions de GES, les démarches d’adaptation et de résilience s’imposent. Elles doivent se manifester à tous les niveaux de la société humaine, aussi bien dans les transports, les bâtiments ou l’alimentation, en passant par les échanges économiques.
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