Un renoncement difficile au confort quotidien
En 2020, l’institut de sondage BVA Opinion et la Banque européenne d’Investissement se sont intéressés à la façon dont les Européens perçoivent le sujet du changement climatique et de sa corrélation avec leurs habitudes au quotidien. C’est la troisième fois que les deux organismes se penchent sur la question. La BEI et BVA Opinion ont interrogé un panel de citoyens des États-Unis, de Chine et des 27 pays de l’Union européenne, dont 2000 Français.
Le sondage montre toutefois une certaine hésitation ou un manque d’implication des Français, par rapport à leurs voisins européens. Même si 60 % d’entre eux reconnaissent l’impact de leurs gestes au quotidien contre le changement climatique, 12 % seulement disent adapter leur mode de vie aux besoins de la lutte contre la montée des températures. Paradoxalement, les Français aspirent majoritairement à des mesures plus strictes pour limiter la hausse globale du mercure.
Selon les auteurs de l’étude, ces contradictions pourraient s’expliquer par la situation intermédiaire du pays, qui empêche sa population de ressentir toute l’ampleur du changement climatique. A la différence des Grecs, des Italiens et des Espagnols, rares sont les Français à être touchés directement par les conséquences dévastatrices du changement climatique, comme les feux de forêt, les inondations et la montée du niveau de la mer.
Des concessions notables sur les voyages en avion
A en croire l’étude de BVA et de la BEI, il faudrait attendre quelques années supplémentaires avant de voir un bouleversement radical dans le mode de consommation des Français. Une exception se dégage cependant sur le front des voyages en avion. Dès le retour à la normale, après la crise de la Covid-19, 76 % des Français prévoient d’abandonner les voyages en avion. 42 % des personnes interrogées planifient des vacances en France ou dans un pays proche pour éviter les longs déplacements.
Si le trajet dure jusqu’à 5 heures, 37 % d’entre elles privilégieront le train. Plus de 30 % des sondés se disent même prêts à renoncer à leur voyage pour ne pas prendre l’avion.
Si ces intentions se traduisent par des actes concrets, l’impact sur les émissions carboniques du transport aérien serait conséquent. On estime en effet que les avions de ligne contribuent à hauteur de 1,5 % de l’ensemble de la pollution au carbone. Et encore, cette part serait largement sous-estimée selon les experts. Rapporté par voyageur et par kilomètre parcouru, l’avion pollue 15 fois plus qu’un train classique et 45 fois plus que le TVG. Les voyages aériens sont 125 fois plus émetteurs en carbone qu’un trajet sur route, si l’on compare les rejets sous le prisme de la distance parcourue sur une même période.
Un attachement encore marqué pour la viande et la voiture
Le sondage confirme le fort attachement des Français envers la voiture, un mode de déplacement fortement ancré dans la culture et utilisé presque au quotidien.
Les plus de 65 ans se montrent particulièrement réticents, une tendance qui ne s’observe pas chez les répondants de 15 à 29 ans et ceux qui habitent en Ile-de-France.
La consommation de viande bénéficie également d’une place à part, surtout auprès des hommes : 29 % d’entre eux avouent avoir du mal à se passer de cet aliment au quotidien. Cette proportion tombe à 17 % chez les femmes.
Pour le reste de leur assiette, les Français s’efforcent néanmoins de réduire leur empreinte carbone. L’achat de produits locaux constitue ainsi une habitude pour 13 % des sondés, si 72 % affirment consommer local de temps en temps. De même, 90 % achètent des produits de saison, dont 43 % de manière systématique.
Signe d’une évolution des modes de vie, les vidéos en streaming figurent en bonne position parmi les choses auxquelles les Français s’attachent le plus. Pour les 15 à 24 ans, le geste le plus difficile en faveur de l’environnement serait de se priver de YouTube, Amazon Prime, Hulu, Netflix et autres plateformes de streaming vidéo.
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