Des nuits tropicales et des inondations plus fréquentes
Dans l’édition 2020 de son rapport DRIAS, Météo France s’est appuyée sur les modélisations du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique et sur l’Institut Pierre Simon Laplace. Le groupe de chercheurs a établi trois prévisions correspondant à trois scénarios distincts, allant du plus optimiste au plus catastrophique. L’étude a également considéré trois horizons de temps différents : 2050, 2070 et 2100. Si les changements climatiques restent assez peu perceptibles à l’horizon 2040, les dégradations semblent s’accélérer à partir de ce palier, pour atteindre des niveaux inquiétants à la fin du siècle.
Le Nord risque quand même d’enregistrer entre 30 et 50 nuits de plus de 20 degrés, ce qui reste énorme compte tenu de sa situation géographique.
Le rapport parle aussi d’une possible multiplication des vents forts et des pluies extrêmes, qui entraîneront leur lot de destructions et de dérèglements environnementaux, dans le nord-est de la France.
Dans les prévisions moyennes et hautes sur l’horizon 2100, les sécheresses bondissent de 30 à 50 %, contre une hausse de 40 % en moyenne pour les précipitations hivernales et 20 % en été. Des incertitudes pèsent encore sur ces prévisions, mais Météo France estime quand même que ces scénarios alarmistes méritent d’être pris en compte.
Le cauchemar blanc de la neige et du gel
Dans les conditions climatiques actuelles, les chutes de neige et la formation de gel semblent se raréfier, une tendance qui pénalise les acteurs du tourisme hivernal et de montagne. Dans ses projections les plus alarmistes, Météo France alerte sur la probabilité d’un réchauffement plus marqué des zones de montagne.
Avec une telle courbe, plusieurs régions se dirigent vers la disparition progressive de la neige en dessous de 1700 mètres d’altitude et l’absence de gel en hiver. Ces dérèglements du mercure affectent en particulier les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le thermomètre va grimper en moyenne de 1 degré de plus que dans les territoires situés entre les Hauts-de-France et la Bretagne.
Des épisodes caniculaires plus fréquents et plus intenses
En 2019, la canicule estivale qui a frappé le sud de la France a établi un record de température à 45,9 degrés. Si la tendance actuelle se poursuit, les auteurs du rapport DRIAS 2020 craignent que ce sommet historique soit régulièrement dépassé d’ici la fin du siècle.
En moyenne, le groupe d’experts table sur une augmentation des températures estivales de l’ordre de +6 °C.
Même en tenant compte des projections les plus optimistes, ces vagues de chaleur seront multipliées par deux à l’horizon 2100.
Ces pics de chaleur meurtriers s’observeront surtout dans les territoires de la Garonne, de la vallée du Rhône et de l’arc méditerranéen. Ils dureront plus longtemps, entre un à deux mois continus, selon les climatologues réunis par Météo France. Ces perspectives concernent uniquement les températures estivales. Sur l’ensemble de l’année, la hausse moyenne dans le scénario catastrophe se situe entre 3,9 et 4,5°, soit nettement supérieure aux objectifs fixés dans l’accord de Paris.
De l’urgence de contrer les dégradations attendues après 2040
Le rapport DRIAS 2020 met en exergue les différences notables entre les courbes de température sur la période 2020-2040 et celles de 2040-2100. La PDG de Météo-France elle-même souligne cette rupture en évoquant une accélération sans précédent du changement climatique.
Même si, à l’horizon 2040, la montée du thermomètre sera contenue à +1°C pour les trois scénarios, les perspectives de 2100 laissent très peu de place au doute : le réchauffement moyen de la température dépassera largement les limites fixées dans l’accord de Paris.
Ces projections partent du principe que les pouvoirs publics, la population et les acteurs économiques n’adoptent aucun changement concret dans leurs habitudes. C’est grosso modo le cas actuellement.
Une nécessaire réorientation de la lutte contre le changement climatique
En dépit d’efforts apparents de la part du législateur et des dirigeants, on ne peut que constater l’échec manifeste des politiques climatiques adoptées jusqu’alors. Comble de l’ironie, il a fallu une pandémie mondiale, deux confinements, la généralisation du télétravail et des protocoles sanitaires stricts qui limitent les déplacements, entre autres, pour obtenir des améliorations probantes sur les émissions carbone et la pollution en général.
C’est comme si les milliards consacrés aux efforts de protection de l’environnement ne servaient à rien ou presque. Selon l’Insee, la France dédie chaque année environ 1,4 % de son PIB aux dépenses environnementales, soit entre 47 et 48 milliards d’euros.
La question qu’on se pose maintenant est toute simple : combien d’argent du contribuable faudrait-il encore dilapider pour enfin voir des bénéfices concrets sur le réchauffement de la terre et sur les dérèglements climatiques ?
Laisser un commentaire
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *