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Stop UE-Mercosur : cri d’alarme de 450 organisations

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Stop UE-Mercosur : cri d’alarme de 450 organisations

Par la rédaction

Le 16/04/2021 et modifié le 15/10/2021

Des efforts sont menés aujourd’hui pour faire face à l’urgence climatique et freiner l’augmentation des températures. La mobilisation actuelle pourrait néanmoins être vaine si des accords comme celui appelé UE-Mercosur sont mis en vigueur. 

Cette convention est en effet inacceptable. 450 organisations signataires d’une déclaration marquant leur opposition soutiennent cette opinion. 

Stop UE-Mercosur est une nouvelle coalition créée pour contrecarrer cet accord dont l’entrée en vigueur porterait atteinte non seulement à l’environnement et au climat, mais aussi aux droits humains.

Des centaines d’organisations main dans la main contre la menace de la libéralisation commerciale

L’esprit général de l’accord commercial entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur – notamment l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, le Venezuela et l’Uruguay – est très éloigné des préoccupations mondiales actuelles. Prioriser des actions en faveur de l’environnement et du climat et promouvoir l’équité sociale et économique : voilà entre autres les ambitions qui doivent guider les politiques aujourd’hui.

UE-Mercosur est de son côté une convention qui entre dans la lignée de plusieurs accords commerciaux signés à la fin du siècle précédent. Ce protocole donne davantage de bénéfices à certaines entreprises privées au détriment du développement durable des populations autochtones, tout en étant une menace sérieuse pour la préservation des écosystèmes.

En novembre 2020 d’ailleurs, les ministres du Commerce des pays de l’UE ont essuyé un premier revers autour de cet accord. Alors que son processus de ratification devait être enclenché, les décideurs ont dû repousser l’échéance puisque de vives oppositions se faisaient déjà ressentir dans de nombreux pays européens.

L’accord UE-Mercosur doit être abandonné, c’est la principale option admissible aujourd’hui. Mais si les décideurs européens persistent dans leur projet, un profond dépoussiérage de son contenu est indispensable. Des 2 côtés de l’Atlantique, 450 organisations sont d’ailleurs mobilisées. 

Qu’elles soient des ONG, des collectifs de citoyens, des associations, des syndicats ou des organisations indigènes, ces nombreuses entités dénoncent dans une lettre conjointe les effets nuisibles de cet accord commercial. Les 450 organisations demandent un abandon pur et simple de l'accord.

La libéralisation commerciale qui naîtrait d’une ratification de l’UE-Mercosur mènerait vers une détérioration importante des zones forestières et des sites naturels comme ceux de Cerrado, du Gran Chaco et de l’Amazonie. 

Des répercussions plus graves encore concerneraient les populations locales, tant en Europe qu’en Amérique du Sud. Entre destruction des moyens de subsistance et violations des droits humains, les effets de cet accord, voué à gonfler les échanges commerciaux mondiaux, seraient tragiques pour les exploitants locaux.

 

UE-Mercosur, un accord au coût social et environnemental disproportionné

« Car for cows » ou « des voitures contre du bétail » : c’est de cette façon que beaucoup synthétisent les termes de l’accord commercial UE-Mercosur. En réalité, il s’agit d’un accord de libre-échange entre les pays de l’Union Européenne et ceux du Mercosur. 

L’enjeu commercial est de taille, car la convention envisage une suppression ou une réduction de certains droits de douane et de certaines barrières tarifaires en supplément d’une simplification des procédures d’importation et d’exportation. 

Les marchandises concernées sont les voitures et les produits textiles et alimentaires provenant d’Europe et exportés vers l’Amérique du Sud ainsi que de l’éthanol et des denrées comme la viande, de bœuf ou de poulet, issue du Mercosur et importée sur le Vieux Continent.

Tel qu’il est présenté actuellement, l’accord n’affiche aucune garantie convaincante autour de questions cruciales comme celles du climat et de l’environnement, tout en laissant planer des menaces sur l’avenir des populations. Sans un cadrage tranchant et efficace, une croissance des échanges entre les 2 continents mènerait à une aggravation du changement climatique à travers la déforestation et la destruction des écosystèmes, sans parler de la dégradation des conditions de vie.

Dans les pays du Mercosur, cet accord encouragerait par exemple une hausse importante de la demande de soja, de la viande de bœuf ou de la canne à sucre pour l’éthanol, alors qu’il est de notoriété publique que ces denrées ont une responsabilité majeure dans la dégradation des sols, la déforestation et le déplacement des populations. 

Par rapport aux véhicules concernés par la convention, les précisions sur leurs performances énergétiques sont encore insuffisantes. Ce défaut de limitation dans l’accord fait d’ailleurs naître une crainte : l’Amérique du Sud pourrait être le prochain eldorado des SUV, des véhicules davantage mis en avant par les constructeurs malgré un impact environnemental important.

À travers sa lettre, la coalition Stop UE-Mercosur demande le retrait de l'accord et souhaite faire bouger les choses à travers une pétition présentée sur son portail internet. 

Les 450 organisations signataires appellent d’ailleurs les collectivités territoriales à dénoncer l’accord. À la place de l’UE-Mercosur, une relocalisation écologique et solidaire aurait des effets bien plus vertueux, tant pour l’environnement et le climat, que pour les moyens de subsistance des populations.

 

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