Une menace réelle pour certaines espèces de poissons
L’appauvrissement en oxygène des plans d’eau douce, quelle que soit leur taille, n’est pas anodin. Comme pour l’homme, plusieurs espèces de poissons et organismes vivants ont besoin d’oxygène pour vivre.
Les scientifiques de Gleon ou Global Lake Ecological Observatory Network ont prélevé et analysé 45 000 échantillons d’eau provenant de 400 lacs, dont les lacs du Bourget et d’Annecy et dressent un constat alarmant sur l’inadéquation de la teneur en oxygène de ces eaux pour plusieurs espèces animales.
Dans le lac du Bourget, en Savoie par exemple, Gleon observe une absence totale d’oxygène en profondeur, au-delà de 20 mètres, entre septembre et novembre.
Cette situation est problématique pour les poissons et les vers qui y vivent, puisqu’ils ne peuvent plus évoluer dans ces profondeurs durant cette période. Les chercheurs ont rapporté d’autres cas similaires à travers l’Europe et en Amérique du Nord.
Le rapport précise également que les lacs d’eau douce perdent leur oxygène entre trois et neuf fois plus vite que les océans. La chute de concentration en oxygène favorise la prolifération de bactéries nocives et d’autres micro-organismes qui produisent du méthane. Ce gaz, une fois libéré dans l’atmosphère, accélère le réchauffement climatique.
Une asphyxie globale des lacs
Le rapport du Gleon s’appuie sur les résultats de prélèvements réalisés durant les trente dernières années. Sur cette période, les lacs étudiés par les scientifiques ont perdu en moyenne 18,6 % d’oxygène en profondeur et 5,5 % en surface.
Lorsque le mercure grimpe, les atomes d’oxygène sont moins solubles dans l’eau. Cette particularité affecte surtout les couches d’eau profondes qui ne peuvent plus bénéficier des échanges en oxygène avec l’air et les couches en surface. Cette perte d’oxygène pourrait s’accélérer à cause des modifications anthropiques de l’environnement, comme la gestion hydrologique, la salinisation et l’eutrophisation.
Cette tendance peut-elle s’inverser ? Oui, à condition de trouver des solutions concrètes et radicales contre les activités humaines les plus polluantes et les plus émettrices en gaz à effet de serre.
Des efforts subséquents sont menés par les pouvoirs publics et par une partie de plus en plus éco-responsable de la population mondiale.
Cependant, pour espérer stopper la montée des températures mondiales, l’implication de tout le monde, y compris les acteurs étatiques, les entreprises, les acteurs économiques et tous les citoyens, est nécessaire.
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