La gestion des déchets, un enjeu primordial pour réduire les rejets de GES
Les déchets que produisent les hommes ont également leur part dans le réchauffement des températures globales sur Terre. D’après l’Ademe, leur décomposition et leur traitement sont responsables de près de 5 % des rejets de gaz à effet de serre sur la planète.
Les chiffres les plus récents de l’Agence pour la Transition écologique indiquent d’ailleurs qu’en France chaque personne produit environ 4,9 tonnes de déchets chaque année. Démesurée, cette part par habitant doit être ramenée à la baisse afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Même si en matière de réduction de la production des déchets, les actions individuelles citoyennes sont nombreuses, elles ont peu d’impact. Selon les statistiques de l’Ademe, des 4,9 tonnes de déchets générés par habitant, environ 580 kg sont des déchets ménagers et assimilés, soit en baisse de 2 % seulement par rapport à il y a 10 ans.
Appeler le plus grand nombre à agir de concert pour réduire la production des déchets est donc plus que jamais d’actualité, même si les campagnes de sensibilisation en ce sens se sont intensifiées au cours des dernières années.
France Nature Environnement partage alors sa vision afin de mobiliser davantage tous les acteurs de la société pour diminuer la production des déchets et pour en améliorer la gestion.
Mouvement citoyen, association, mais aussi fédération se battant pour les causes environnementales, FNE préconise que les collectivités aient aussi un rôle important dans la démarche. Pour accélérer davantage la réduction des déchets, les intercommunalités peuvent envisager des actions encore plus fortes.
Depuis la mise en application de la loi 2015-991, les intercommunalités ont la responsabilité de gérer les déchets en France.
Les 5 axes proposés par la FNE aux communes pour réduire la part des déchets et lutter contre le réchauffement climatique :
Devenir acteur à part entière pour conscientiser la réduction des déchets
À part quelques municipalités qui ne sont pas intégrées dans des intercommunalités, les communes coopèrent entre elles dans leur grande majorité dans le cadre de la collecte, du traitement et même de la prévention des déchets.
Il est donc possible d’appeler les communes à devenir des leviers essentiels pour sensibiliser à la réduction des déchets. A cet effet, chaque commune peut par exemple encourager concrètement les bonnes pratiques.
France Nature Environnement cite quelques exemples d’actions qu’une municipalité peut réaliser, comme informer sur l’importance de consommer de manière raisonnée afin de mieux jeter, ou orchestrer des événements comme des vide-greniers dans le but d’assurer une deuxième vie aux produits et aux objets.
Dans cette optique, FNE suggère également qu’une municipalité peut par exemple participer directement ou indirectement à la création de ressourceries et collaborer pour faire en sorte que de tels établissements soient connus par tous ses administrés.
Agir davantage contre le gaspillage alimentaire et contribuer à la valorisation des biodéchets
Plusieurs idées proposées par FNE sont intéressantes pour la valorisation des biodéchets, d’autant plus qu’elles sont faciles à concrétiser. L’association préconise en effet la collecte en porte-à-porte des biodéchets résiduels ou encore le développement d’outils et de processus permettant de faire du compostage dans chaque quartier.
Même si les actions de sensibilisation en ce sens se succèdent, la lutte contre le gaspillage alimentaire reste une thématique essentielle. La nécessité de multiplier les actions à cet effet s’impose donc naturellement et chaque commune est appelée à faire le maximum dans cet objectif.
Sensibiliser les commerces et les acteurs de la restauration sur l’importance de limiter le gaspillage alimentaire, mettre en place des programmes spécifiques dans les cantines ou encore créer des portails internet pour mettre en relation les distributeurs alimentaires avec les associations caritatives sont autant d’actions que peuvent mettre en place les municipalités.
Encourager au maximum le tri des déchets
Trier les déchets doit devenir un automatisme sur tout le territoire des communes. Ainsi, les municipalités peuvent agir en optimisant le ramassage et la collecte des déchets en s’assurant que tous les administrés comprennent parfaitement les récentes consignes de tri autour des emballages par exemple et qu’elles soient simples à comprendre et à mettre en pratique.
Les communes peuvent également encourager le tri dans l’espace public et faire adopter cette pratique pour l’ériger en véritable réflexe chez les habitants.
Les points d’apport volontaire sont également une solution et leur installation dans les lieux destinés au public doit être stratégique. Afin d’inciter les administrés au tri régulier, les communes peuvent réaliser régulièrement des campagnes de collectes.
Inciter les foyers à diminuer leurs poubelles
Pour France Nature Environnement, les ménages doivent également être encouragés par leur commune à s’écarter de cette habitude de jeter, toujours et encore plus. L’objectif est d’habituer les administrés à rendre leurs poubelles plus légères.
L’une des premières propositions de FNE est ainsi de revoir la structure de la contribution locale sur l’enlèvement des ordures ménagères. Ce genre de taxe ou de redevance est encore généralement calculé non pas au prorata des déchets par foyer, mais par rapport au nombre d’individus qui le compose.
Selon FNE, la mise en place d’une redevance communale en fonction de la quantité de déchets jetés par foyer est une démarche plus incitative, permettant de réduire au plus vite et plus efficacement l’importance des ordures ménagères collectées par les collectivités.
Certaines collectivités ont déjà mis en place ce système de taxe et ça semble porter ses fruits.
Cette forme de contribution peut par ailleurs être étendue à d’autres acteurs présents sur le territoire. Au-delà des particuliers, il est donc possible que des entités comme les entreprises et les administrations soient concernées.
Devenir le modèle à suivre
Dans un tout autre angle, les communes doivent donner l’exemple à travers des actions visant à réduire leurs propres déchets de fonctionnement.
Pour diminuer le gaspillage, elles peuvent agir sur leur politique d’achat via la mise en place de stratégies de rationnement ou encore en privilégiant l’acquisition de produits et d’équipements durables, recyclés ou issus du réemploi.
A l'échelon de la commune et de ses démembrements s’il y a lieu, l’utilisation des accessoires réutilisables doit également primer au détriment des produits jetables. En adoptant elles-mêmes les principes liés à l’économie circulaire, les collectivités font preuve d’exemplarité et encouragent leurs administrés à suivre ce modèle indissociable de la prévention des déchets et de la réduction du gaspillage.
Laisser un commentaire
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *