Vers une crise climatique majeure aux effets plus dramatiques qu’imaginés ?
Soulignant l’incohérence de l’Humanité, victime de ses propres actions de dilapidation de la nature, le document indique par exemple que « la vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes », mais que les hommes, eux, en sont incapables.
De tels passages sont loin de rassurer les lecteurs sur l’évolution de la lutte contre le dérèglement climatique. Ce document qui consiste en un pré-rapport du GIEC est donc encore plus alarmiste que les publications officielles précédentes, car le ton monte d’un cran concernant les éventuelles conséquences de la montée de température dans les décennies à venir.
En parcourant le pré-rapport, il est rapidement identifié que les scientifiques ont un point de vue moins optimiste sur la situation de la planète et la hausse des températures. Il est ainsi révélé que les conséquences pourraient être « irréversibles pour les systèmes humains et écologiques », rien qu’avec une augmentation de + 1,5 °C.
Alors que l’un des objectifs de l’Accord de Paris est en effet de contenir cette hausse des températures à + 2 °C, et si possible à + 1,5 °C, près de 350 millions de personnes seraient menacées de manquer d’accès à l’eau selon ces révélations.
Et si le dérèglement climatique est incontrôlé et donc dépasse les 2 °C, c’est plus de 400 millions de personnes de plus qui seraient exposées à cette menace de pénurie d’eau, conduisant d’autres catastrophes comme la famine, la malnutrition et les exodes massifs.
Par rapport aux précédentes versions officiellement publiées, ce document est toujours dans la même lignée, et donc avec un contenu global dénonçant les effets terribles que devraient entraîner le dérèglement du climat et la responsabilité humaine dans cette situation.
Les rapports du GIEC, fruit d’un travail long et complexe
C’est devenu une tradition depuis 1990, le Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat sort régulièrement ses rapports d’évaluation. Après l’apparition du premier document au début des années 1990, 4 autres publications se sont succédé et la publication du cinquième et dernier rapport remonte à ce jour à 2014.
Ces rapports présentés sous forme de 3 volumes pour chaque groupe de travail du GIEC sont des recueils de plusieurs milliers de pages, regroupant des évaluations techniques et scientifiques exhaustives du changement climatique. À chaque parution, un rapport de synthèse accompagne la publication de ces 3 volumes.
Cette partie de la prochaine publication du GIEC qui doit être dévoilée au cours de l’année 2022 a donc fuité récemment dans la presse de manière inattendue, suscitant de nombreuses réactions, dont celles de l’organisation elle-même. Le GIEC n’a émis aucun commentaire en particulier concernant le contenu du pré rapport, précisant néanmoins qu’il s’agit d’un document à destination des gouvernements et des examinateurs.
Certains scientifiques habitués à travailler pour le GIEC précisent de leur côté que ce genre de rapport bénéficie de plusieurs révisions avant sa publication officielle. En l’état, et alors que les travaux du GIEC sont encore en cours, ce document n’a donc qu’un statut provisoire.
Quoi qu’il en soit, même si ce n’est pas encore la version officielle, le contenu de ce pré rapport indique que les stratégies climatiques sont toujours inefficaces et que les actions pour le climat doivent être renforcées.
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