L'énergie hydraulique des barrages, une source d'énergie renouvelable
Avec les éoliennes, la biomasse, la géothermie et le solaire, l'énergie hydraulique représente le cinquième type d'énergie renouvelable aujourd'hui. Son exploitation ne génère pas du tout ou très peu d'émission de CO2 ou de pollution en comparaison avec les autres sources d'énergie comme le pétrole ou le charbon.
Pour exploiter l'eau, l'Homme s'est attelé depuis des décennies à imaginer puis à créer des structures d'ingénierie : les barrages. Par définition, ce sont des ouvrages qui retiennent l’eau qui en temps normal devrait s’écouler. La présence de ces structures sur les cours d'eau crée alors un lac de retenue. C’est au moyen de la régulation du débit d’écoulement de l’eau que l’énergie est produite.
Dirigée vers des turbines reliées à des générateurs d'électricité, une grande masse d'eau est exploitée puis libérée en aval du barrage. Ce système fait de cette exploitation une source d’énergie pouvant être actionnée à souhait contrairement aux éoliennes et aux panneaux solaires qui dépendent de la force du vent et de l'intensité de la lumière.
Quel impact environnemental pour les barrages ?
L’énergie produite par les barrages hydroélectriques est non polluante, c’est un fait avéré, mais plusieurs questions surgissent notamment sur les répercussions de ces installations, tout d'abord sur la biodiversité. Les craintes apparaissent en effet dans les zones en amont et en aval des barrages, et elles sont nombreuses. Elles concernent la disparition d’espèces aquatiques, la dégradation des sols sans oublier le manque d’eau, parce que celle-ci a été détournée.
L’exemple du colossal barrage des Trois-Gorges permet d’illustrer l’étendue des dégâts occasionnés par un barrage de dimensions exceptionnelles. Située sur le fleuve Yangtse, au centre de la Chine, cette infrastructure dispose d’une capacité d’accumulation d’eau de 39 milliards de mètres cubes. L’augmentation des risques de glissements de terrain et de tremblements de terre apparaît comme l'une des conséquences engendrées par ce barrage.
Par ailleurs, la baisse du niveau des eaux et la disparition d’espèces aquatiques à l’exemple du dauphin du Yangtse, une espèce qui vivait uniquement dans ce fleuve, font également partie des effets déjà visibles. L’espèce s’est éteinte à cause de l’assèchement de l'eau en aval du barrage. De telles conséquences sont irréversibles et pourtant des projets de nouvelles constructions de grands barrages apparaissent chaque année.
Les autres points saillants régulièrement reprochés aux grands barrages sont l'importante émission de CO2 produite d'abord au moment de leur édification, avec l’utilisation du béton ; La fabrication du béton représente à l’échelle mondiale environ 5% des émissions de gaz à effet de serre. Les rejets de gaz carbonique sont également constatés suite à l'implantation des grands barrages. Parfois, l'eau peut en effet déborder du réservoir et envahir des terres cultivées et/ou des forêts.
La décomposition des matières végétales rejette des gaz à effet de serre, comme le méthane et le protoxyde d’azote, qui sont des agents polluants 25 à 300 fois plus puissants que le gaz carbonique. Pour cette raison, les barrages représenteraient 4 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.
Que penser des barrages ?
Au vu de ces répercussions importantes sur la biodiversité et sur les émissions de gaz à effet de serre, l'apparition de débats autour des barrages est ainsi tout à fait légitime. Mais il est judicieux de faire la distinction entre ces ouvrages d’ingénierie, et des structures plus petites car il semble que plus un barrage est grand, plus son impact sur l’écosystème est prononcé.
La construction de grands barrages d'une hauteur de plusieurs dizaines de mètres avec un réservoir dépassant les 3 millions de mètres cubes d'eau devrait ainsi être décidée en dernier recours, après avoir épuisé toutes les autres possibilités. Parmi les alternatives à l'édification de ces immenses barrages, le développement de petites centrales microhydrauliques en capacité de fournir un maximum de 10 MW d'électricité est ainsi plus respectueux de l'environnement, à l'opposé de l'ouvrage en Chine produisant 22 500 MW.
Les barrages limitent les effets de crues lors de pluies exceptionnelles, la production d'énergie est totalement contrôlé elle s’adapte à la demande et peut délivrer des quantités importante si nécessaire.
Réagissez : que pensez-vous de ces grands barrages qui produisent de l'énergie au détriment de la biodiversité ? Quelle énergie vous semble la plus propre ?
Laisser un commentaire
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *