Alerte rouge sur le prix des pâtes alimentaires
Les climatologues tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps concernant l’impact désastreux du réchauffement planétaire sur la sécurité alimentaire mondiale d’ici 2050. Finalement, les conséquences de la montée du mercure sur l’agriculture apparaissent malheureusement plus tôt que prévu.
La première victime du dérèglement climatique est sans nul doute le blé. Au Canada, 4,2 millions de tonnes de blé dur sont attendues, soit 32 % en dessous de la production moyenne des cinq dernières années.
Ce phénomène concerne aussi l’Europe, où la production de blé dur sera limitée à 7,3 millions de tonnes. C’est largement insuffisant pour couvrir les besoins du Vieux-Continent, estimés à 9,5 millions de tonnes.
La situation est suffisamment grave pour pousser les industriels des pâtes et les agriculteurs à s’accorder sur une gestion plus rigoureuse de la production de cette année et sur une meilleure préparation de la récolte de l’année à venir.
Malgré cet accord, le prix des pâtes devrait quand même augmenter dans les prochains mois. Cette denrée de base va-t-elle devenir un produit de luxe ? Un autre produit français risque de subir le même sort : le vin.
Une mauvaise saison pour le vin français
Depuis quelques années, les viticulteurs de l’Hexagone observent une avancée assez lente, mais bien visible de la date des vendanges et un bourgeonnement précoce de la vigne.
Le boutonnement prématuré des plants les rend aussi plus vulnérables aux aléas climatiques, comme ce fut le cas en avril dernier lors du gel tardif qui s’est abattu sur dix des treize régions de France.
Comme si cette catastrophe ne suffisait pas, les feuilles de vigne ont brûlé dans le sud sous l’effet de la forte sécheresse de l’été.
L’humidité excessive de l’été dans d’autres régions a donné le coup de grâce, ces conditions ayant favorisé la résurgence de maladies comme l’oïdium et le mildiou.
Sous l’effet de ces facteurs combinés, la production française de vin devrait descendre à 33,3 millions d’hectolitres cette année, soit 29 % de moins par rapport à 2020. Il s’agit d’un chiffre extrêmement faible que la France n’a pas connu depuis… 1977.
Le café aussi broie du noir
La France n’a pas été la seule à subir un dérèglement de son climat durant l’été. Au Brésil, une vague de froid tardive et exceptionnelle a frappé fin juillet les régions productrices de café du sud.
Des températures ressenties de -15°C ont même été enregistrées par les services météorologiques locaux. Le tempête de neige inhabituelle qui en a résulté a plombé les récoltes des caféiers brésiliens entraînant immédiatement des répercussions sur le cours mondial de l’arabica et du robusta.
Selon les estimations du géant Starbucks, la demande en café devrait augmenter de 9 % par an dans les trois prochaines années, une croissance qui rajoute une pression supplémentaire sur les prix du marché. Dans ces conditions, la probabilité d’une pénurie mondiale plus ou moins grave est assez élevée.
Des pratiques agricoles adaptées aux climats extrêmes
Ces exemples rappellent une nouvelle fois la nécessité d’adopter de nouvelles pratiques agricoles capables de relever les défis induits par le réchauffement climatique et ses dérèglements.
En France, la filière vin travaille déjà sur de nouveaux procédés et des technologies innovantes qui aident à conserver la qualité des cépages malgré le changement climatique. Cette initiative doit être étendue aux autres denrées, si l’on veut garantir la sécurité alimentaire de la prochaine génération.
Plus important encore, l’impact du climat extrême sur la production agricole souligne l’urgence d’un effort mondial en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Doit-on s’attendre à de nouvelles pénuries dans les années à venir ? Le riz utilisé comme produit de base par la moitié de la population mondiale viendra-t-il à manquer ?
Doit-on se préparer à une famine mondiale ?
Litres d'eau pour 1 kg d'aliment
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canicule_de_2021_dans_l%27Ouest_de_l%27Am?rique_du_Nord
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