Les enjeux de la protection de la couche d’ozone
La conservation de la couche d’ozone est une question vitale pour tous les êtres vivants sur terre. Ce bouclier naturel enveloppe en effet l’ensemble de la Terre, à une altitude située entre 20 et 40 km au-dessus du niveau de la mer.
Son rôle premier consiste à filtrer les rayons lumineux émis par le soleil et bloquer les ultraviolets. Les scientifiques ont compris depuis longtemps que ces rayons UV représentent un danger notable pour la santé de l’Homme et des animaux, connaissant leurs effets sur l’intégrité de l’ADN et leur pouvoir destructeur sur le système immunitaire.
Plus dangereux encore, les UV multiplient les risques d’apparition de cancers de la peau. Même les végétaux tirent profit de la filtration de ces rayons par la couche d’ozone.
L’abondance d’UV dans l’atmosphère réduit la photosynthèse des plantes et limite de fait leur croissance. Les céréales et certains végétaux indispensables à l’alimentation sont particulièrement vulnérables à ce phénomène, dont le maïs, les tomates, l’avoine, le riz et le blé.
En revanche, cette barrière protectrice laisse passer la chaleur et contribue en ce sens à la prolifération de la Vie sur notre planète.
Une reconstruction en cours, mais…
La préservation de la couche d’ozone est donc une priorité mondiale. Les signataires du Protocole de Montréal en 1987 l’ont bien compris, et ont adopté les mesures qui s’imposent pour rétablir au plus vite ce bouclier planétaire.
La couche d’ozone se reconstitue à un rythme relativement stable, entre 1 et 3 % par décennie depuis les années 1990 et, si tout se passe comme prévu, le trou béant observé au pôle Sud se résorbera définitivement dans les années 2060 ou 2070.
Quant au trou de la couche d’ozone dans l’hémisphère Nord, les climatologues espèrent sa disparition à l’horizon 2030. Peut-on dès lors crier victoire ? Pas du tout !
L’équilibre entre le rétablissement et l’amincissement de la couche d’ozone est fragile et sujet à de nombreuses variations, liées à l’activité humaine et au réchauffement climatique, entre autres.
Malgré les mesures strictes du protocole de Montréal, d’autres pays continuent de produire illégalement des chlorofluorocarbures, à l’image de la Chine. L’Empire du Milieu a été épinglé en 2019 par une enquête de la revue Nature pour son inaction à l’encontre d’usines de production de CFC dans les provinces de Hebei et Sandong.
À eux seuls, ces sites sont responsables de 40 à 60 % de l’augmentation des rejets de gaz halogènes dans la haute atmosphère entre 2012 et 2018. Les météorologues soupçonnent l’existence d’autres sources d’émission illégales en Inde et au Brésil.
Faute d’équipements, de mesures adéquates et de stations de surveillance des particules en haute atmosphère, les scientifiques ont du mal à retracer les origines exactes de ces productions illicites.
Or, les instruments juridiques et les mesures contraignantes du protocole de Montréal ne peuvent être actionnés sur la base de simples suppositions.
Les perturbations du réchauffement climatique sur l’équilibre de la couche d’ozone
Récemment, des scientifiques de l’université de Potsdam, en Allemagne, et d’autres centres de recherche comme l'Université du Maryland et l'Institut Météorologique finlandais de Sodankylä ont noté une corrélation entre le réchauffement climatique mondial et la destruction de la couche d’ozone au-dessus du cercle arctique.
Leur étude, publiée en juin dernier, attire l’attention de la communauté internationale sur la formation d’un trou béant, jusqu’à trois fois la superficie du Groenland soit plus de 1 million de km², dans la région de l’Arctique.
Ces scientifiques craignent une perte d’ozone plus massive et plus récurrente dans cette région, à cause du refroidissement du vortex polaire du pôle Nord. Plus surprenant encore, ce phénomène résulte de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Comment ? En s’accumulant dans les couches inférieures de l’atmosphère, les GES induisent un réchauffement de la troposphère. Au même moment, ces gaz empêchent le rayonnement de chaleur de la surface de la Terre d’atteindre la stratosphère, où se forme le vortex polaire. Par conséquent, cette couche supérieure de l’atmosphère tend à se refroidir, instaurant ainsi des conditions plus favorables à la dégradation de la couche d’ozone sous l’effet des composés halogénés.
L’effet inverse est attendu au pôle Sud. Des météorologues ont détecté cet été la formation d’une zone de haute pression au sud de l’Océan Indien. Au même moment, une vague de chaleur anormale s’est installée progressivement dans la partie australe de l’Atlantique et se déplace lentement vers le pôle Sud. Ces deux phénomènes distincts pourraient diviser en deux le vortex polaire de l’Antarctique, une partie plus froide et une autre plus chaude, un événement dont les conséquences se ressentiront dans la haute atmosphère du pôle sud et dans d’autres régions du globe.
Les scientifiques ont déjà observé un évènement similaire en 2019. Durant l’hiver austral de 2019, le trou de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique a rétréci à un niveau jamais atteint depuis le milieu des années 2000, alors qu’il devrait s’élargir à cette période de l’année. Le même scénario est en train de se répéter dans l’Antarctique.
Une coopération mondiale pour rétablir la couche d’ozone
Les anomalies détectées ces derniers mois en Arctique et au-dessus de l’Antarctique montrent à quel point la guérison de la couche d’ozone est dépendante des concentrations de gaz à effet de serre et des halogènes dans la couche haute de l’atmosphère.
Autrement dit, malgré les efforts remarquables fournis depuis 1987, la situation de la couche d’ozone reste délicate.
Les données récentes prouvent que l’élimination des nouveaux rejets de gaz bromés et chlorés n’est pas suffisante pour rétablir la couche d’ozone dans la haute atmosphère.
Sources :
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