Climat des océans : des projections qui sonnent l’alerte
Le climat change, et cela, plus rapidement que prévu : c’est en substance l’une des principales conclusions de la première partie du sixième rapport du GIEC, dévoilée en août 2021. Dans la foulée de cette annonce, une étude scientifique parue dans la revue Nature illustre directement ce constat rapporté par le GIEC.
Menée par des chercheurs issus de plusieurs universités américaines, dont Northeastern University Science Center du Massachusetts et Cooperative Institute for Satellite Earth System Studies du Maryland, l’étude porte plus particulièrement sur la situation des climats des océans.
Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont fait une modélisation des variations climatiques à la surface des océans à l’échelle mondiale au cours des deux derniers siècles, puis ont réalisé des projections sur les décennies à venir en fonction de deux scénarios établis par le GIEC.
Le premier scénario choisi, appelé RCP 4.5 prévoit un pic des émissions de GES en 2050, tandis que le second scénario, RCP 8.5, prédit une concentration de carbone maximale sur Terre en 2100.
Selon leurs projections, l’émergence de nouveaux climats océaniques jamais observés au cours des périodes précédentes devrait aussi se produire au 21e siècle.
L’apparition de nouveaux climats pourrait ainsi survenir sur une proportion s’étendant de 10 % de la surface océanique, selon que le scénario soit le plus optimiste (RCP 4.5), à 85 %, en cas d’émissions extrêmes de CO2 (RCP 8.5). Ces scientifiques dévoilent aussi que la disparition des climats connus au cours du XXe siècle devrait concerner entre 35,6 et 95 % des océans en fonction de la concentration de GES prévue par chaque scénario en 2050 et en 2100.
Les espèces marines en grand danger
Pour ces scientifiques, cette étude des climats de la surface des océans permet d’évaluer les effets des émissions anthropiques de carbone sous un autre angle puisqu’elle prend également en compte d’autres marqueurs comme le pH, le taux d’oxygène marin ou encore la concentration en aragonite.
L’aragonite est le constituant principal des coquilles de nombreux mollusques et participe à la création du squelette d’un grand nombre de coraux. En raison de la hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, ces indicateurs évoluent donc anormalement.
Le changement du climat en cours oblige déjà de nombreuses familles d’espèces océaniques à chercher de nouveaux habitats. Si les climats océaniques actuels devaient disparaître pour être remplacés par d’autres, ces populations marines pourraient être menacées.
Cette étude enrichit donc les connaissances concernant le climat en milieu océanique et permet de mieux étudier son évolution et son impact. Malheureusement les conclusions sont plus qu’inquiétantes.
Laisser un commentaire
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *