Une notion mal comprise
Dans notre société où le matérialisme, l’individualisme et le consumérisme débridé sont souverains, la sobriété énergétique n’est pas acceptée lorsqu’elle est rattachée à une forme de frugalité et de renoncement.
Incitant au "toujours plus", la plupart des modèles économiques des sociétés a insidieusement engendré le gaspillage des ressources de la Terre, et notamment des énergies.
Dans la réalité, les niveaux de consommation d’énergie des ménages ont explosé au fil du temps en France comme dans les pays les plus économiquement avancés.
Pour que cette notion soit mieux admise, l’idée est d’aller au-delà du sens propre du terme sobriété. Ce concept est à voir comme un ensemble de stratégies et d’actions individuelles et collectives à mettre en œuvre pour faire baisser notre consommation d’énergie.
Bien instituer le principe de sobriété énergétique s’avère essentiel, surtout lorsque sa finalité est de réduire notre tendance au gaspillage des énergies disponibles.
La sobriété énergétique, réponse concrète dans de nombreuses situations
Les collectifs comme negaWatt et autres think tanks comme le Labo de l’économie sociale et solidaire sont quelques-uns des grands promoteurs de la sobriété énergétique. Comptant parmi les précurseurs du concept, negaWatt considère d’ailleurs ce thème comme l’un des piliers fondamentaux conditionnant la réussite de la transition bas carbone.
Comment mettre en pratique la sobriété énergétique dans nos comportements et dans notre mode de vie ? À cette interrogation, ces mouvements citoyens ainsi que de nombreuses publications autour de la thématique livrent des pistes. Celles-ci nous aident à intégrer facilement et concrètement la sobriété énergétique dans nos habitudes :
- La sobriété énergétique peut tout d’abord être d’usage, nous incitant à restreindre la manière dont nous utilisons les appareils et autres équipements nécessitant le recours aux énergies. Nous pouvons par exemple limiter la fréquence d’utilisation de notre véhicule personnel pour les trajets les plus courts ou réduire la durée de mise en marche du climatiseur ou du chauffage.
-La sobriété énergétique peut aussi se rattacher à une notion de partage et de coopération. Également appelée sobriété collaborative, cette facette du concept tend principalement à instaurer les préceptes de mutualisation et de partage dans nos habitudes afin de réduire les dépenses en énergie. Par exemple, le covoiturage ou le don d’appareil pour un deuxième usage sont des pratiques concrètes.
-La sobriété énergétique peut également être dimensionnelle, c’est-à-dire nous encourageant à reconsidérer nos besoins pour éviter l’emploi d’appareils aux capacités surdimensionnées. Par exemple, avoir dans sa cuisine un réfrigérateur d’une contenance adaptée à ses besoins plutôt qu’un modèle au gabarit gigantesque alors que celui-ci n’est jamais plein participe à l’objectif.
Combler les effets insuffisants de l’efficacité énergétique
L’efficacité énergétique et la sobriété énergétique sont deux leviers distincts et indispensables pour la réussite de la transition bas carbone. La notion d’efficacité énergétique étant devenue courante au cours des dernières années, il convient de mieux en distinguer les particularités pour nous permettre de mieux assimiler sa nécessaire complémentarité avec le principe de sobriété.
Les progrès en matière d’efficacité énergétique sont constants. De nombreux appareils que nous utilisons quotidiennement sont en effet de moins en moins énergivores grâce aux diverses innovations.
En matière d’éclairage, la performance des ampoules à basse consommation est également un autre exemple d’efficacité énergétique.
À mesure que nos appareils deviennent moins énergivores, un dangereux effet rebond est parfois constaté dans leur usage : nous avons souvent tendance à augmenter la fréquence de leur utilisation, conduisant finalement à une hausse de notre consommation globale en énergie.
Pour mieux atteindre la neutralité énergétique, l’efficacité énergétique est ainsi un atout, mais ses limites sont connues. Il faudra nécessairement l’accompagner par une application de la sobriété énergétique pour augmenter nos chances d’atteindre rapidement nos ambitions climatiques.
Malgré les questionnements d’une partie majoritaire de la société à adhérer activement et pleinement à cette notion, certaines stratégies politiques et réglementaires voient le jour. Les dirigeants encouragent l’usage des transports en commun ou du vélo dans certaines localités.
Au cours des dernières années, le principe de sobriété semble donc capter l’attention d’une part de plus en plus grandissante du public.
La voie est donc toute dégagée pour la sobriété énergétique, et il incombe à chacun de nous d’en appliquer les principes dans notre quotidien pour consommer juste la quantité nécessaire d’énergie.
Nos comportements, nos actions et notre persévérance à la fois individuels et collectifs sont une partie des solutions pour répondre à la crise climatique.
Êtes-vous prêts à contribuer à la sobriété énergétique ?
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