Multiplier les investissements dans les énergies propres
Depuis la signature de l’Accord de Paris, les énergies propres progressent à grande vitesse, soutenues par les investissements des États, des banques et des intérêts privés.
Ces montants records ont financé la construction ou le développement de stockage d’énergie, de technologies pour voitures électriques, les pompes à chaleur, la production d’hydrogène et les systèmes énergétiques à faible émission en carbone.
Cette performance mérite d’être soulignée, compte tenu du contexte économique très particulier en lien avec la pandémie. Toutefois, l’Agence internationale de l’Énergie estime que des efforts supplémentaires sont nécessaires.
Les marchés de l’énergie montrent déjà des signes d’essoufflements et de perturbations résultant de l’avancée du déploiement des énergies propres, qui sont encore loin de leur plein potentiel, et la forte reprise des demandes mondiales.
Les producteurs peinent à combler les besoins des marchés et cela engendre une forte volatilité des prix. D’après le Dr Fatih Birol, ces turbulences pourraient s’accentuer en l’absence de mesures fortes des États.
Ces financements auront plus d’impact s’ils profitent à tous les marchés, comme l’aviation, le transport maritime et la construction, et ne se limitent pas à des activités « mainstream » comme l’automobile.
De grandes opportunités pour les investisseurs
Toujours selon le patron de l’AIE, accélérer la transition énergétique de l’économie mondiale ne sera pas vain.
Partant du principe que tous les signataires de l’Accord de Paris respectent leurs engagements, la poursuite de la neutralité carbone créera d’innombrables opportunités d’affaires pour les acteurs des énergies propres.
Seule différence, les activités liées aux énergies propres sont plus diversifiées et impactent de fait plusieurs autres secteurs de l’économie mondiale.
Les fabricants de batteries lithium-ion profiteront de ces investissements, de même que l’industrie des éoliennes, les producteurs de panneaux photovoltaïques, les piles à combustible et les électrolyseurs.
Même les fournisseurs de carburant auront un rôle à jouer, en répondant aux demandes futures en gaz à faible teneur en carbone.
Tourner la page des énergies fossiles
Les efforts demandés aux États vont au-delà de leurs engagements de l’Accord de Paris. La raison en est simple : les promesses inscrites dans cet accord permettent seulement 20 % des réductions d’émissions carbone nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Et ces combustibles fossiles sont responsables de 75 % des dégradations du climat.
Dans l’hypothèse où tous les pays appliquent les mesures de l’Accord, les émissions de CO2 chuteront de 40 % en 2050. La température continuera cependant d’augmenter de +2,1°C d’ici 2100.
L’AIE dessine une tout autre trajectoire, dans laquelle le net zéro en 2050 est une obligation.
Rassurante, l’agence précise que 40 % de ces dépenses supplémentaires se remboursent d’elles-mêmes, par les économies énergétiques réalisées par les ménages, la chute des émissions de méthane et l’optimisation en nombre et en performance des parcs solaires et éoliens.
Cette nouvelle économie de l’énergie mettra fin à la domination des combustibles fossiles, à condition que toutes les parties s’engagent sur cette voie.
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