Dix multinationales polluantes majoritairement américaines
Le classement 2021 de l’ONG « Break Free From Plastic » montre peu de changement par rapport à celui de l’année dernière. Le nombre de déchets plastiques à usage unique présents dans l’espace public reste impressionnant. De même, le poids des grandes multinationales dans la production de plastique se fait toujours plus sentir. Coca-Cola, premier du classement, conserve sa place cette année encore, une réalité qui risque de devenir une constante compte tenu du positionnement de la marque et de sa présence mondiale.
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Coca-Cola
Avec 19 826 déchets plastiques retrouvés dans 39 pays, Coca-Cola ne fait pas mieux que l’année dernière. Les éléments récoltés par les bénévoles proviennent des bouteilles de la marque Coca-Cola et de ses autres filiales, comme Sprite, Fanta, Fuze Tea et Dasani, entre autres.
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PepsiCo
Les bénévoles de Break Free From Plastic ont trouvé 8 231 plastiques associés à PepsiCo dans 35 pays, soit moins de la moitié des volumes attribués à son rival Coca-Cola.
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Unilever
Le groupe néerlando-britannique est responsable de 6 079 déchets trouvés par les bénévoles. Et c’est largement suffisant pour le propulser en troisième position, devant le géant de l’agroalimentaire suisse, Nestlé, 4e avec 4 149 plastiques.
Dans le reste du Top 10 mondial, on retrouve d’autres entreprises américaines :
- La multinationale américaine Procter & Gamble, 5e avec 1 939 déchets,
- Mondelez International, 6e avec 2 065 déchets,
- le géant du tabac Philip Morris International 7e avec 1 505 plastiques,
- Mars, Inc., 9e avec 961 plastiques,
- Le spécialiste des produits d’entretien et d’hygiène Colgate-Palmolive 10e, avec 941 déchets).
Une compagnie française intègre le Top 10 pour la première fois, avec Danone qui arrive directement en 8e place avec 3 223 déchets.
Ce triste record confirme, s’il le fallait encore, le laxisme du pays de l’Oncle Sam sur la question du plastique à usage unique.
Seuls 10 % des plastiques y sont recyclés, quand la moitié est envoyée en Chine et vers d’autres pays en développement.
Une urgence à agir
Bien qu’utile au quotidien, le plastique constitue une menace plus que sérieuse sur l’environnement, en particulier sur les océans. La WWF estime que 8 millions de tonnes de PET finissent dans les mers et océans chaque année. Ces flots de détritus extrêmement difficiles à éliminer perturbent les écosystèmes marins, sans oublier leur impact alarmant sur le réchauffement climatique.
Selon l’alliance Break Free From Plastic, ces composants contribuent pour beaucoup aux émissions de gaz à effet de serre mondiales sur l’ensemble de leur cycle de vie.
Une tonne de plastique produirait l’équivalent de 5 tonnes de CO2 depuis sa production jusqu’à son élimination. Au rythme actuel, la production de plastique à usage unique conduira le monde vers une véritable crise climatique.
Sur son site, l’ONG Break Free From Plastic considère la pollution plastique comme un problème de justice climatique. Elle appelle les gouvernements et les entreprises à prendre des décisions radicales dès maintenant.
Des entreprises sur la repentance
Les chiffres de « Break Free From Plastic » ne servent guère les intérêts des compagnies qui y sont listées, en pleine mobilisation mondiale contre la pollution environnementale et contre le réchauffement climatique. Ces multinationales ont par le passé montré leur volonté de réduire leur production de déchets plastiques. Coca-Cola s’est illustré dans ce domaine, en décrochant la première place d’un classement élaboré par l’organisation As You Sow.
Ce palmarès liste les compagnies les plus vertueuses en matière de gestion des déchets plastiques. Le groupe rouge et blanc, dirigé par James Quincey y est récompensé pour la transparence de ses politiques de réduction du plastique. L’entreprise est la seule à publier chaque année un rapport détaillé du plastique qu’elle produit et vend.
As You Sow note également des progrès chez les grandes compagnies, lesquelles commencent à prendre conscience des enjeux de la pollution plastique et de leurs responsabilités dans cet effort mondial. Le rapport souligne, par exemple, les promesses de Danone, qui s’engage à diminuer d’un tiers la quantité de plastiques vierges utilisés dans ses produits d’ici 2025.
Par contre, la marque ne dit pas comment elle compte obtenir ce résultat. En l’état actuel des choses, les efforts fournis par ces poids lourds de l’économie mondiale ne suffisent pas à enrayer le fléau des déchets plastiques.
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