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Pourquoi faut-il développer les corridors écologiques ?

Image par Isaac Turay

Planète

Pourquoi faut-il développer les corridors écologiques ?

Par la rédaction

Le 24/11/2021 et modifié le 25/01/2022

Les stratégies de conservation de la biodiversité s’appuyaient beaucoup sur les sanctuaires, autrement dit, des espaces protégés où les espèces animales et végétales sont isolées. Au fil des années, les écologistes ont pris conscience de l’intérêt de relier ces puits de biodiversités entre eux, donnant naissance aux corridors écologiques.

 

Connecter les espaces de biodiversité

Dans la savane d’Afrique de l’Est, le monde assiste chaque année à un ballet spectaculaire, où les zèbres et les gnous jouent le premier rôle. À l’approche de la saison sèche, ces mammifères se mettent en marche depuis les vastes plaines du Serengeti pour arriver jusqu’à la réserve du Massaï Mara. 

Chaque année, environ 2 millions de gnous et plus de 500 000 zèbres effectuent cette migration, la plus importante au monde. Ces animaux peuvent traverser jusqu’à 800 km pour se nourrir et mettre bas dans les vastes prairies de la réserve kenyane. 

Ce phénomène naturel et millénaire rappelle une vérité fondamentale sur la biodiversité : les animaux sauvages ont toujours besoin de se déplacer et d’explorer de nouveaux espaces propices à leur développement.

La superficie du territoire de reproduction, de repos, de pâturage ou de chasse dépend des espèces. 

Dans tous les cas, ces déplacements entre différents milieux naturels se révèlent indispensables à leur survie. 

La construction d’infrastructures sur ces trajets complique de fait ces mouvements. L’urbanisation entraîne une fragmentation des écosystèmes et un isolement de la faune et de la flore. 

Or, une séparation artificielle des paysages et des réserves de biodiversité diminue la résilience des espèces qui y vivent. Ces dernières sont plus vulnérables aux bouleversements de leur lieu de vie, comme le tarissement du gibier, l’appauvrissement des prairies et, éventuellement, les incendies et inondations

Ainsi, les corridors écologiques permettent d’optimiser les connexions entre différents réservoirs de biodiversité.

 

Un outil de conservation global et local

L’Agence française pour la biodiversité distingue trois types de corridors écologiques :

  • Les corridors linéaires

Ils regroupent les bandes herbeuses qui longent les rivières, les fleuves et les cours d’eau. Les bords des chemins non aménagés et les haies font aussi partie des corridors linéaires.

  • Les corridors paysagers

Ce sont des ensembles de structures paysagères non homogènes, qui facilitent la dissémination et les communications entre deux milieux naturels différents.

  • Les corridors discontinus ou « en pas japonais »

Les îlots-refuges en milieu rural ou urbain, les mares, les passages à faune sur les routes et autoroutes ainsi que les bosquets sont considérés comme des corridors discontinus.

Dans d’autres pays, les corridors écologiques sont classés selon leur superficie. La WWF distingue ainsi trois formes de corridors écologiques :

  • Les corridors de conservation (largeur inférieure à 1 km)
  • Les corridors biologiques (entre 1 et 5 km de largeur)
  • Les macro-corridors (une bande de terre de plus de 5 km de large reliant deux régions géographiques)

Ces visions différentes se rejoignent néanmoins sur la reconnaissance du rôle de ces corridors. 

Le WWF et l’Agence française pour la biodiversité considèrent ces espaces comme d’importants leviers de conservation de la faune et de la flore. 

Ces zones protégées relient deux puits de biodiversité et permettent aux animaux d’y circuler en toute sécurité. Le ralliement de deux ou plusieurs écosystèmes entretient ainsi le cycle de vie de la faune, qui, en retour, contribue à la régulation naturelle et à l’enrichissement de la flore.

 

L’intérêt des corridors écologiques en milieu urbain

L’utilité des corridors écologiques dans la protection de la biodiversité est évidente dans et autour des aires protégées. Dans les villes, ce système reste assez marginal. Pourtant, plusieurs éco-biologistes soulignent l’importance de ces aménagements en milieu urbain, là où les fragmentations d’écosystèmes sont quasi systématiques. 

En ville, les alignements d’arbres de différentes espèces attirent les insectes pollinisateurs, les chauves-souris et les oiseaux, offrant ainsi des refuges sûrs à la faune et à la flore dans cette jungle de béton. 

Les racines des arbres rendent aussi le sol plus poreux, donc plus apte à capter la pollution au CO2.

Le pouvoir de captation du sol, combiné à l’absorption naturelle des arbres élimine les îlots de chaleur.

Les jardins urbains peuvent aussi servir de corridors écologiques. Pour cela, leurs propriétaires doivent abandonner les méthodes d’entretien traditionnelles, où la tonte courte et les coupes régulières sont la norme. 

À l’échelle locale, chaque citoyen a le pouvoir de renforcer la résilience de la biodiversité urbaine, en privilégiant les jardins enherbés et les jachères, si l’espace le permet. 

Cette gestion minimale multiplie l’offre d’habitat à destination des petits mammifères, des insectes et des auxiliaires de culture. Si tous les foyers s’engagent sur cette voie, les milieux urbains redeviendront accueillants pour la faune et la flore. Un tel changement sera bénéfique pour la planète et tous ses habitants, y compris l’Homme.

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