
Planète
Déforestation ; définition, causes et conséquences
Par la rédaction
Le 22/05/2020 et modifié le 07/01/2021
Chaque année la superficie des forêts diminue. Souvent irréversible la déforestation génère des conséquences importantes à la fois sur les populations autochtones et sur le réchauffement climatique. Même si les statistiques précisent que la perte de zone forestière est en recul dans le monde, la déforestation de grande ampleur est toujours d'actualité.
Disparition de millions d'hectares de forêt chaque année
La forêt couvre aujourd'hui 30 % environ des 14,9 milliards d'hectares de zones émergées de la Terre. Même si la déforestation ralentit peu à peu ces dernières années, la couverture forestière rétrécit toujours de manière inquiétante. Parmi les raisons de cette destruction : les activités humaines.
L'homme est donc désigné comme le premier instigateur d'une déforestation à grande échelle. 420 millions d'hectares de forêt ont été détruits depuis 1990.
Selon les évaluations de la FAO, 10 millions d'hectares ont disparu chaque année pour la période 2015-2020. Une très légère régression de la déforestation est ainsi en marche, car entre 2010 et 2015, ce sont près de 12 millions d'hectares de forêt par an qui ont disparu, rappelle l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture.
Quelles sont les causes de la déforestation ?
Si les causes de la déforestation sont nombreuses, les activités liées à l'agriculture sont la principale. En raison de la forte poussée démographique, les besoins alimentaires sont en constante progression, poussant les exploitants à décupler les superficies de terres. L'élevage de bovin, les plantations d'huile de palme en Indonésie, de soja et de canne à sucre au Brésil ainsi que les grandes exploitations intensives s'étendent en rasant les forêts.
Les exploitations de nombreux minerais et autres ressources du sous-sol constituent également une autre raison incitant l'homme à détruire les forêts. Pour couvrir les besoins de l'industrie, les extractions de gaz, de pétrole, de métaux ou de pierres précieuses peuvent ainsi nécessiter la déforestation dans certaines parties de la planète.
L'installation de gazoducs, d'oléoducs et autres pipelines chargés de transporter les ressources extraites vers leurs zones de raffinement ou de traitement contribue à la déforestation.
L'utilisation souvent illégale du bois, l'expansion des aires urbaines, la construction des grandes infrastructures ainsi que les incendies de forêt sont également à l'origine de la déforestation. En raison de l'ensemble de ces activités anthropiques, la couverture forestière occupe aujourd'hui 4,06 milliards d'hectares.
Les conséquences de la déforestation sur les populations et la biodiversité
Dans plusieurs régions du monde, de nombreuses populations continuent de vivre grâce aux ressources de la forêt. À la manière de leurs ancêtres, ces peuples couvrent une grande partie de leurs principaux besoins dans la forêt, tirant parti de certains arbres pour en faire des habitations ou chassant certaines espèces animales pour leur alimentation. Vivant en pleine forêt ou en lisière, ces populations sont néanmoins contraintes d'abandonner leur territoire, car les grands exploitants agricoles accaparent les terres pour leurs projets.
Si la déforestation a comme conséquence un exode des peuples autochtones, elle est également à l'origine de la perte de la biodiversité. L'écosystème forestier constitué d'un milieu riche en espèces végétales et animales s'éteint ainsi à petit feu. La déforestation bouleverse dès lors l'équilibre naturel dans ces milieux, provoquant la disparition de milliers d'espèces dont la présence est indispensable pour la stabilité de l'écosystème global.
La perte de la biodiversité est irréversible et pourrait avoir de lourdes conséquences dans les années à venir et être à l'origine de nouvelles pandémies.
Déforestation : dégradation des sols et changements climatiques
La disparition d'une forêt est également synonyme de fragilisation des sols. Les arbres ont une action protectrice des terres sur lesquels ils se trouvent en diminuant les phénomènes d'érosion ou en fixant les nutriments dans le sous-sol. Plus il y a de déforestation, davantage les catastrophes comme les glissements de terrain, les coulées de boue et autres inondations se produiront.
Les impacts sur le changement climatique sont également une des principales répercussions de la déforestation. Réservoirs de carbone par excellence, les forêts stockent environ 20 à 50 fois plus de CO2 que tout autre écosystème. Lorsque la couverture forestière est détruite, le dioxyde de carbone est libéré et participe de manière importante au réchauffement global du climat.
Pour contenir la déforestation, le développement durable est une piste, mais la prise de conscience de chacun est nécessaire.
La France et la déforestation importée : quelle stratégie pour quelle efficacité ?
La déforestation met à mal les écosystèmes naturels. Des régions forestières immenses d’Amazonie, d’Asie et d’Afrique sont brûlées et rasées afin de les exploiter. Même si ce phénomène est éloigné de la France et de l’Europe, cette déforestation a un lien plus ou moins direct avec notre manière de consommer. Des actions sont mises en place dans l’Hexagone afin de lutter contre la déforestation importée, mais certaines organisations les considèrent comme insuffisantes.
Une stratégie française pour lutter contre la déforestation importée
Depuis 2018, la France dispose de la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée ou SNDI. Les objectifs de cet engagement sont nombreux, mais sa finalité principale est d’amener les partenaires commerciaux à modifier leurs comportements pour diminuer les impacts de leurs actions sur les forêts.
La France importe en effet divers produits par l’intermédiaire de ces acteurs et partenaires commerciaux. La fabrication de ces produits importés est pourtant un responsable de cette déforestation constante, selon le WWF.
Le Fonds Mondial pour la Nature estime en effet que 5 millions d’hectares de forêt partent en fumée chaque année pour la fabrication de matières premières ou de produits importés par les Français.
Ces espaces naturels brulés et rasés sont utilisés par exemple pour l’extension de la culture du soja, l’aliment servant à nourrir les animaux d’où sont issus la viande, les œufs et les produits laitiers consommés en France.
Deux outils pour appuyer la SNDI
La secrétaire d’État à la Biodiversité a lancé récemment 2 outils pour aider la SNDI à atteindre ses objectifs :
Création d’une plateforme d’informations agrégeant les données douanières.
Sa finalité est d’alerter les entreprises sur leur filière d’approvisionnement. Ouverte au grand public et opérationnelle à la fin de l’année 2020, la plateforme sera pilotée par le ministère de la Transition écologique qui travaillera à partir d’informations douanières anonymisées.
Élaboration du guide de bonnes pratiques pour des achats publics responsables.
À l’horizon 2022, le principe du zéro déforestation marquera la politique d’achats publics en France. Pour atteindre progressivement cet objectif, plus de 130 000 donneurs d’ordres publics recevront prochainement ce nouveau guide.
Ces acheteurs publics auront ainsi en mains un recueil de bonnes pratiques leur permettant de s’approvisionner de manière responsable avec des produits issus d’un circuit sans déforestation pour des secteurs variés comme le bâtiment, la mobilité, la restauration collective ou le mobilier.
Des organisations environnementales sur leur faim
Au lendemain de l’annonce de la mise en place de ces 2 outils, plusieurs organisations œuvrant pour l’environnement font état de leur inquiétude autour de l’évolution de la déforestation importée en France. Greenpeace, France Nature Environnement, Canopée et WWF font partie de ces organisations qui dénoncent l’échec, pour le moment, de la SNDI.
En guise d’illustration, elles évoquent l’importation annuelle de plus de 3 millions de tonnes de soja, provenant notamment du Brésil, alors qu’aucun gage pour la conservation des écosystèmes n’est réclamé.
Pour ces organisations, un doute est d’ailleurs posé sur ces 2 nouveaux outils créés pour renforcer la SNDI. Considérant que ces outils ne sont qu’une addition d’engagements reposant sur le volontariat des acteurs, leur mise en œuvre et leur efficacité pourraient être finalement limitées.
Ce groupe d’organisations environnementales préconise à la place une application de la loi sur le devoir de vigilance, de manière à obliger chaque entreprise à développer des stratégies contre la déforestation importée.
Grande distribution, citoyens et ONG : tous contre la déforestation importée
La déforestation importée reste un sujet majeur en France. Parmi les acteurs qui se sont récemment mobilisés autour de la question, certaines enseignes de la grande distribution annoncent des mesures visant à mieux réguler leur approvisionnement de soja.
Chez Auchan, Carrefour, Lidl, Casino, Système U, Leclerc ou les Mousquetaires, le cahier des charges des achats de soja contiendra ainsi d’ici peu une clause de non-déforestation.
Le Fonds Mondial pour la Nature invite également les particuliers à se mobiliser. À l’aide d’une pétition, WWF France appelle en effet les citoyens à faire entendre leur opinion sur la déforestation importée.
L’objectif est d’envoyer des avis autour de cette question à la Commission Européenne qui réfléchit actuellement sur une loi ambitieuse limitant l’importation sur son marché des produits en lien avec la déforestation.
Selon WWF, l’Union Européenne est à elle seule responsable de 10 % de la déforestation liée au commerce international.
Ces forêts qui partent en fumée sont exploitées pour la culture de matières diverses et variées utiles pour la fabrication de cosmétiques, de carburants, de produits alimentaires comme le chocolat ou l’huile de palme.
De l’Afrique à l’Asie en passant par le continent américain, de nombreux espaces forestiers sont donc concernés.
Pour freiner cette destruction massive des forêts, tous sont donc conviés à participer à la pétition du WWF.
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