Rénover en isolant une ou plusieurs parties d'une passoire énergétique
Une passoire énergétique est un bâtiment dont la consommation de chauffage ou de climatisation est excessive. Ces dépenses énergétiques supplémentaires apparaissent en raison d'une mauvaise isolation de l'habitation. Une telle situation provoque l'infiltration du froid en hiver et de la chaleur en été.
En fonction de son état, la rénovation peut concerner une seule ou plusieurs parties du logement :
- Isoler la toiture et les combles.
L'Agence de la transition écologique ou Ademe préconise avant tout l'isolation de la toiture et des combles lorsqu'il s'agit de rénover une passoire énergétique. Cette opération est parfaitement rentable puisque d'importantes économies d'énergie sont réalisées. La première technique est d'installer des isolants directement sous la toiture du logement. À défaut, une seconde alternative est de fixer les matériaux conservant la chaleur sur le plancher des combles perdus.
- Isoler les murs.
Outre la toiture et le plancher d'un bâtiment, ses murs sont également des maillons faibles sujets à l'apparition de ponts thermiques. En raison d'une interruption ou de l'absence d'une barrière isolante à certains endroits de ces parois, l'apparition de déperditions de chaleur est constatée. Isoler les murs devient alors indispensable, en opérant soit par l'extérieur ou depuis l'intérieur de l'habitation. Dans le cas d'une isolation extérieure des murs, l'opération est effectuée soit en installant des panneaux enduits, soit en réalisant un bardage ou en projetant une ou plusieurs couches d'une pâte isolante sur les murs. Si l'isolation intérieure est l'option choisie, les murs sont recouverts de panneaux isolants ou tapissés d'un mélange de matières fibreuses et adhésives aux bonnes propriétés isolantes une fois sec.
- Isoler les parties vitrées.
Sur un bâtiment construit avant 1974, environ 15 % des pertes de chaleur sont décelées au niveau des fenêtres indique l'Ademe. La qualité et les performances du vitrage installé sur les ouvertures d'une habitation ont donc un impact non négligeable sur la déperdition de chaleur. Un remplacement total des fenêtres concernées est alors indiqué, en les substituant par des ouvertures avec un vitrage plus performant.
- Isoler des planchers bas.
L'isolation du plancher inférieur du bâtiment est également une autre solution. L'isolant se fixera en dessous ou au-dessus de la surface.
Choisir parmi la large variété d'isolants disponibles
La sélection de l'isolant dépend de plusieurs critères, en premier lieu de la technique choisie et de l'endroit à rénover. De nombreux isolants existent en effet, et outre leur prix, ils se distinguent selon leur présentation, mais aussi en fonction de leur origine et/ou techniques de fabrication :
- La laine et la fibre de bois.
Présentés sous forme de panneaux, ces isolants proviennent du recyclage ou sont entièrement ou partiellement issus de matières d'origine biologique. Ils conviennent à de nombreuses techniques d'isolation, aussi bien sur les murs que sur les toitures, les combles et les planchers.
- Le polystyrène extrudé XPS.
Issus d'une production pétrochimique, les panneaux en polystyrène extrudé sont utilisés pour isoler les planchers en terre-plein, les murs, les toitures-terrasses et les combles habitables.
- La laine de verre, la laine de roche ou les laines minérales.
Ces différents types d'isolants proviennent d'une source minérale et sont présentés sous forme de rouleaux, de panneaux ou de matière fibreuse à projeter contre la surface à traiter. Ces laines servent à isoler tous types de surface.
- Une multitude d'isolants recyclés ou biosourcés.
De la laine de mouton aux plumes de canard en passant par le liège expansé, les fibres de textiles recyclés ou la ouate de cellulose, de nombreux isolants destinés à augmenter les performances thermiques des bâtiments proviennent d'une source respectueuse de l'environnement. Ces matériaux sont disponibles aussi bien sous forme de panneaux qu'en rouleau ou en vrac. Ils conviennent à tous types de projets et à toutes les techniques d'isolation.
La précarité thermique et énergétique, une réalité en France
En France, l'Observatoire National de la Précarité Énergétique comptabilise près de 7,4 millions de passoires énergétiques sur le territoire en 2017. Ces logements particulièrement gourmands en énergie sont principalement occupés par les foyers précaires, soit 2,6 millions de ménages modestes.
En raison des dépenses énergétiques excessives, ces habitations représentent un risque tant au niveau financier que social pour leurs occupants. Les répercussions de ces passoires énergétiques sur l'environnement sont également importantes, principalement en raison des émissions de gaz à effet de serre liées à leur utilisation excessive du chauffage et de la climatisation.
Face à ces conséquences environnementales, économiques et sociales, combattre la précarité thermique est un enjeu majeur pour l'ensemble de la société.
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