Un décret fondateur de la politique climatique pour l’administration Biden
Une semaine après avoir rejoint le Bureau Ovale, le 46e président des États-Unis signe un décret consacré à la lutte contre le réchauffement climatique. Cet acte confirme la rupture attendue avec le chemin emprunté par la précédente administration, celle de Donald Trump, qui avait relégué la question de l’environnement au second plan.
Le texte signé par Joe Biden est un vaste et ambitieux plan qui martèle l’urgence de la situation climatique et fixe des objectifs précis à réaliser. Selon le document, le gouvernement américain ambitionne d’atteindre la neutralité carbone dans le secteur énergétique d’ici à 2035, avant que toute l’économie rejoigne ce stade à l’horizon 2050.
Pour y parvenir, le président prévoit une série de mesures visant à abandonner progressivement les énergies fossiles. La première de ces dispositions est un moratoire, déjà en vigueur, sur les forages d’hydrocarbures onshore et offshore sur les territoires fédéraux. Ce moratoire permettra de préserver l’intégrité de 30 % des eaux et des terres fédérales d’ici 2030. Le décret appelle aussi les agences fédérales à investir dans des zones encore dépendantes des énergies fossiles et de les transformer progressivement en territoire plus eco-friendly.
Preuve de l’engagement fort du nouveau président : la question climatique est considérée comme une « urgence nationale » et un élément indispensable de la politique de sécurité et de la diplomatie des États-Unis. Son émissaire spécial pour le climat, l’ancien Secrétaire d’État John Kerry, intègre ainsi le Conseil de sécurité nationale (NSC) et s’occupera exclusivement de la lutte contre le réchauffement climatique, du jamais vu dans l’histoire du pays.
Un Conseil inter-agences pour la justice environnementale
Joe Biden annonce aussi la création d’un conseil réunissant les 21 agences fédérales afin d’établir une justice environnementale pour toute la population américaine.
Les communautés de blancs défavorisés, les autochtones, les Hispaniques et les Afro-américains figurent parmi les plus exposés. Les Agences gouvernementales, appuyées par un conseil scientifique composé d’experts, auront pour mission de corriger ces déséquilibres à travers des mesures de soutien aux populations proches des sources de pollution.
Ce nouveau conseil va aussi se concentrer sur la création d’emplois favorisant la transition énergétique, la réduction des émissions carbone au niveau fédéral et la sauvegarde de l’environnement.
Ce programme d’investissement devra obtenir l’approbation du Congrès, ce qui est loin d’être acquis même si les deux chambres du parlement américain sont contrôlées par le parti de Joe Biden. Cet argent financera toute une série de travaux de verdissement de l’économie américaine, y compris le secteur automobile. Cette industrie compte parmi les principales bénéficiaires du soutien gouvernemental, ce qui devrait lui permettre de créer jusqu’à 1 million d’emplois consacrés à la production de voitures électriques « Made in America », selon le souhait de l’ancien sénateur du Delaware.
Revenir aux objectifs de l’Accord de Paris
Dans les heures suivant sa prise de fonction, le président démocrate a validé la réintégration des États-Unis dans l’Accord de Paris, annulant ainsi une décision prise en 2019 par l’administration Trump. Avec cette position, Joe Bien amorce une reconquête diplomatique après quatre années marquées par une politique environnementale décousue. De l’aveu même du président, les États-Unis devront redoubler d’effort pour rassurer leurs partenaires européens et mondiaux de leur volonté de lutter contre les dérèglements climatiques.
C’est justement dans cet esprit que sera organisé le 22 avril 2021, sous l’initiative de l’administration Biden, un sommet exceptionnel sur le climat réunissant les dirigeants des pays qui émettent le plus de gaz carbonique dans l’atmosphère.
Ce rendez-vous devrait marquer officiellement le retour au premier plan des États-Unis dans la lutte contre l’urgence climatique. Il se murmure aussi que ce sommet doit préparer le terrain de la prochaine COP26 prévue à Glasgow en novembre 2021.
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