La nourriture est l’une des marchandises les plus transportées par la mer, par les airs et sur les routes. Cela donne une idée de l’énorme impact environnemental de l’industrie agroalimentaire , depuis la production jusqu’au consommateur final. Existe-t-il une alternative à ce modèle basé sur l’industrialisation à outrance, les inégalités, la ...surconsommation et la dynamique des échanges internationaux ? La solution se décompose en réalité de plusieurs façons renvoyant à la permaculture , l’agriculture localisée , les produits bio et la quête de l’autonomie alimentaire.

Ce dernier point intéresse particulièrement les chercheurs et les écologistes, puisqu’il est encore peu développé par rapport aux systèmes agricoles en circuit court et à la filière bio. L’autonomie alimentaire apporte pourtant une réponse concrète et immédiate aux problèmes de pollution et aux défis logistiques de l’agriculture conventionnelle. Un ménage atteint son autonomie alimentaire lorsqu’il produit suffisamment de nourriture pour subvenir à tous les besoins physiologiques de ses membres. Cela englobe les besoins en protéines, en lipides et en glucides.

D’un point de vue économique et géographique, rares sont les familles françaises à pouvoir prétendre à cette autonomie. En effet, ce mode d’alimentation implique d’avoir une surface à cultiver assez large et assez fertile pour faire sortir de terre toute la nourriture nécessaire. Or, 93 % de la population française vit en milieu urbain . Ainsi, cette notion s’emploie surtout pour désigner la capacité du pays à produire localement tous les besoins en aliment de ses citoyens. Le défi est loin d’être aisé, puisque même la France, une grande puissance agroalimentaire, importe toujours 20 % de sa nourriture.

Save4Planet défend l’idée que tous les pays doivent devenir autosuffisants en alimentation. C’est le moyen le plus évident, mais loin d’être le plus facile, d’alléger le poids de l’industrie agroalimentaire sur les écosystèmes terrestres et sur le réchauffement climatique . Nous rêvons d’un système agricole français qui offre la part belle à des denrées cultivées localement et à des produits agricoles transformés par des acteurs locaux. Le paradigme du « produire plus avec moins de bras » ayant montré ses limites, il est temps de se recentrer sur l’indépendance alimentaire de chaque pays, en privilégiant la qualité, la pérennité et la durabilité des activités agricoles.

Dans cette rubrique, nous explorons toutes les pistes susceptibles de nous conduire vers l’autonomie alimentaire et nous faire cesser d’importer 25 % de notre consommation de viande de porc, 34 % de nos besoins en volaille et 50 % de nos fruits et légumes.

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